08/05
La route de la soif
Alors ce matin un peu difficile de s’extraire du lit trop confortable de l’hôtel ! Mais je l’ai fait ✌️et ensuite petit déjeuner gargantuesque à l’hôtel toujours avant de reprendre le trail (1 mile à faire pour le rejoindre).
Aujourd’hui c’est un peu spécial il s’agit d’une des longues sections du PCT sans eau : 22,5 miles, le plan est donc de rejoindre ce point d’eau pour éviter de porter à la fois l’eau pour la journée et aussi pour le camp plus le lendemain. Bon par contre on est prévenu : ça va monter sévère !! On va passe de 3100 à plus de 8000 pieds 😉
Mon ampoule sous le pied (pile là ou je prends mon appui) s’est un peu infectée alors j’ai nettoyé et emballé le tout.. je ne pars pas forcément avec un esprit super conquérant mais pas défaitiste non plus. Je vais y aller à mon rythme et on verra si j’arrive au camp de Guffy où se trouve de l’eau.
Comme promis ça monte mais c’est finalement relativement progressif (en lassos) donc pas non plus trop compliqué. Il fait beau mais pas trop chaud, idéal pour marcher quelques heures 🙂
Au début c’est assez désertique mais entouré de montagnes… c’est assez joli en fait !
Je croise un serpent paresseux que j’ai du mal à faire bouger du trail.
Sur la fin j’en avais un peu marre et j’avais vraiment mal au pied du coup je fais un pause : une barre de céréales, un ibuprofène (j’aurais dû le prendre bien plus tôt ^^ !), de la musique dans les oreilles et c’est reparti ! Et là comme une récompense du trail pour être allée jusque là, le paysage change et ça devient carrément plus montagneux, en forêt, l’air plus frais… bref ce que j’aime.
Finalement ça s’est pas trop mal passé l’après-midi toujours un peu plus long… mais c’est fait 22.5 miles en montée : check ✅ j’ai croisé des restes de neige sur la fin 😀
Là j’ai posé la tente dans un camp un peu aménagé avec super vue, espace pour feu de camp et toilettes sèches.
Je dors donc à 2500m 🙂 il fait un peu frais 😉
09/05
Une belle vue ça se mérite !
Bon alors aujourd’hui c’était un peu décousu : partis du camp on a fait 4 miles pour rejoindre la ville de Wrightwood en utilisant un trail alternatif.
Je dois préciser ici que cette alternative nous fera « sauter » 3 miles de marche. Si on avait continué sur le pct on aurait dû faire 7 miles et faire du stop, là on en a fait 4 et on se fera redéposer à l’endroit ou il fallait officiellement s’arrêter. Mais aucun regret ! Pas besoin de faire du stop et on parle de 3 miles ! Oh mon dieu j’ai skippé 3 miles ! mais que vont dire les puristes ??? (On s’en fou !) 🙂
Dès notre arrivée on a sauté sur un restaurant qui faisait petit déjeuner 🙂 pour 10-15$ il te serve une quantité de truc incroyable (café, jus d’orange pressé, muffin, œufs brouillés, bacon, jambon, fromage, pomme de terre), j’en pouvais plus 😂 je recommande vivement l’Evergreen café !
On commence à voir réapparaître tous les randonneurs qu’on avait perdu de vue pendant la tempête (c’est officiel c’était pas un orage mais un tempête ^^). Finalement pas mal ont quitté le trail à ce moment et on rejoint L’étape suivante (Cajon pass ou même Wrightwood) en voiture (stop ou aide de trail angel). Ça fait un sacré skip (saut) de miles ça ! 😉 mais bon vu comme c’était mauvais je comprends la tentation ! Du coup on fait figure de warrior pour avoir continué à marcher sous la pluie (même si en fait on a pas trop eu le choix), dormis dans les toilettes (c’est pas hyper glorieux…) et avoir marché le lendemain (bon même s’ils avaient une sale tête les warriors et qu’ils ont dû prendre une nuit d’hôtel pour s’en remettre ^^). Une pensée spéciale à ceux qui ont marché ET dormis sous la tente en galère !
Ensuite direction le magasin pour le ravitaillement : je garde la même lignée que la semaine dernière je mange mieux et plus (j’ai trouvé des trucs que j’aime), j’ai de l’énergie l’après-midi.
Je traîne un peu devant le magasin qui a installé des multiprises pour que les randonneurs puissent recharger leur téléphone et autres appareils électroniques.
Les autres ont pas envie de repartir ils resteront une nuit en ville. Comme l’hôtel avant hier m’a fait du bien je décide de repartir, Eike aussi. D’autres du groupe qui étaient en avance et ont déjà passé la journée en ville reprennent la route aussi, il font du stop et sont pris immédiatement.
Wrightwood c’est LA ville de la rando ils en vivent et adorent les randonneurs, encore plus ceux du PCT. Ils s’arrêtent en voiture pour te demander si tu as besoin de quelque chose, te propose de l’eau, etc. Bref on est traités comme des célébrités, c’est plus que gênant…
Sortie du magasin une femme me demande si j’ai besoin qu’elle m’emmène au départ du trail à quelques km de là en voiture… yep!!! La ville du randonneur, même pas besoin de faire du stop.
Me voilà donc avec Eike et George de Seattle que je rencontre juste, en route pour le trail !
On démarrera à 12h… c’est tard !
Notre objectif est de rejoindre le prochain point d’eau à 14km de là.. ça va être dur mais c’est faisable !
4 miles assez faciles dans la forêt au frais… ça passe ! Par contre on arrive tout en bas d’une énorme montée (de 6600 pieds à 9250 pieds) de 4 miles et là on sait qu’on va en baver sévère ! Et j’en bave grave ! J’ai toujours du mal dans les montées alors je m’arrête super souvent (depuis ma contre-performance dans le désert de l’autre fois j’ai un peu la capacité pulmonaire d’un enfant de 5 ans qui aurait fumé depuis ses 3 ans ^^).
Passé 2 miles il se met à pleuvoir (décidément…), alors je me mets en mode « pluie » (l’électronique dans un sac étanche, veste et pantalon de pluie, tyvek sur le sac pour le protéger) en un temps record (la courbe de progression les amis !!). Mais très vite ça s’arrête et ça devient de la neige (cool !) puis ça se transforme en grêle (moins cool). Ça dure une 15aine de minutes donc rien de grave mais la température a sacrément chutée ! Et il y a une espèce de brume qui monte de plus en plus… Bon et c’est pas tout ça, mais le truc continue de monter de plus belle. Après 3 miles de montée j’en peux vraiment plus du trail en lacet qui monte là ! On croise de plus en plus de neige et on sent bien qu’on monte en altitude ! Jusqu’au moment ou il n’y a plus que de la neige et les traces de pas des précédents marcheurs, impossible de voir où se trouve vraiment le trail. j’aime ! Eike pas du tout, je passe devant 😉
Bon on est plus vraiment sur le trail… sur la fin tu sens que le premier qui a fait la trace, comme moi en avait marre de tous ces lacets interminables du coup il a tracé droit dans la pente et tout le monde a suivi 🙂 ça grimpe encore plus sec mais au moins on avance !
Arrivée enfin en haut (ça nous a pris beaucoup de temps) on est sensé apercevoir le mont Baden-Powel (9400 pieds) mais on voit rien à cause du brouillard ! Je prends un fou rire parce que c’est vraiment pas de pot et ça me rappelle une scène dans le film « les randonneurs ».
On reprend et ça monte encore un peu mais beaucoup moins ! Je m’éclate bien dans la neige (on alterne terre neige ça passe nickel sans crampons), Eike beaucoup moins 🙁 je l’encourage car elle a un peu de mal avec l’altitude et la neige ça fait beaucoup ^^ elle s’en sort super bien au final ! Pour une fois que c’est pas moi qui suit à la traîne… mais bientôt le retour du désert je redeviendrai une chouineuse 😉
Ensuite on alternera descentes et montées pendant 6 miles le tout avec un panorama juste somptueux grâce au brouillard et aux nuages qui créent un tapis en dessous des montagnes (ça valait le coup de souffrir un peu !) ! On a pas ça dans le désert !!!
On rejoint enfin les autres partis une heure avant nous de Wrightwood à un campground aménagé -Little Jimmy- (table, toilettes sèches, rond pour le feu). On dîne tous ensemble et ensuite on se réchauffe autour d’un feu de camp (pour ceux qui se demandent oui on l’a surveillé et ensuite éteint avec de la neige avant d’aller se coucher). Aussi on est dans un territoire à ours alors on doit faire d’autant plus attention à ne pas laisser traîner d’ordures ou de nourriture.
Dodo à 2300 mètres 😉
[miles 384]
10/05
Road trip
Ce matin réveil un peu frisquet, j’ai eu froid cette nuit, je n’ai pas mis mes de chaussettes pour essayer de faire sécher des ampoules et quand je dors sans les chaussettes bah j’ai froid… bon et aussi on était assez haut en altitude et il faisait juste très froid. Du coup je traîne à sortir de mon sac de couchage, ça et je suis encore fatiguée d’hier. Bon je regarde autour de moi et visiblement c’est un peu pareil pour tout le monde… ça ne s’agite pas trop ce matin. Je finirai par partir à 7h40… oups
L’idée aujourd’hui est de rejoindre un camp au miles 406 et quelques. Les 2 premiers miles sont assez simples, ça descend dans la forêt. Bon ensuite ça se complique car je me retrouve en bas de la même montée qu’hier… pas encore !! Bon là c’est plus court ça ne durera que 2 miles au lieu des 4 d’hier. Comme hier j’en bave ! Je m’arrête souvent pour reprendre mon souffle. Toutes les excuses sont bonnes : prendre une photo, boire, retirer mon buff, laver mes lunettes… et quand j’arrive à court d’excuse je m’arrête quand même ^^ je fini par arriver en haut et comme hier ça valait le coup c’est magnifique avec vue panoramique sur le mont Williamson. Je fais une petite pause au sommet pour retrouver forme humaine. Au final je n’aurais même pas fait 4 miles en deux heures… petit score.
Ensuite c’est pas compliqué on redescend de l’autre côté tout ce qu’on venait de monter (je râle un peu intérieurement). Arrivée en bas je ne peux pas continuer sur le trail car il est fermé. Pas d’incendie cette fois mais une espèce rare de grenouille qu’on essaye de sauvegarder et pour ne pas déranger les bébêtes on doit éviter la zone. Ici se propose deux choix pour contourner cette section de 3 miles : le détour officiel qui fait 19 miles (!!!) ou le non-officiel de marcher le long de la highway (pas une autoroute juste une route nationale simple) pendant 4 miles… comment dire je veux bien jouer le jeu mais le détour qui fait 6 fois la section fermée non merci !! Je choisis la route.
Bon c’était pas super rigolo non plus, parce que 4 miles au bord d’une route (certes jolie en bordure de forêt) c’est long et au bout d’un moment ça fait mal aux jambes ! Niveau sécurité pas de souci le bas côté est assez large et en fait la route très peu fréquentée, je ne verrai passer pas plus de 10 voitures.
Le road trip fini je rejoins enfin le trail vers midi passé… fatiguée je m’arrête pour déjeuner au premier coin d’ombre. Aujourd’hui c’est sandwich avocat, tomate, blanc de dinde et huile d’olive. Bon !
Après ça, il reste 8 miles sans difficulté (quasi pas de variation d’élévation). Un arrêt ravitaillement d’eau et assez vite le passage des 400 miles. Il est encore très tôt (15h) alors je prends mon temps pour ne pas forcer sur mes ampoules et aussi j’en profite pour faire des photos plus travaillées que d’habitude. C’est agréable d’avoir le temps !!!
Environ 2 miles avant la fin c’est le retour du brouillard froid (alors qu’il faisait très beau et chaud). Direct j’attrape ma veste imperméable parce que je me méfie du phénomène… jusque là ça m’a amené : pluie, neige ou grêle !
Pour cette fois rien de grave ça se disperse après 30 minutes.
Je remarque beaucoup de Poodle Dog Bush une plante à éviter absolument car très urticante et pouvant attaquer les voies respiratoires. Elle prolifère souvent dans les zones où a eu lieu un incendie comme c’est le cas ici. Je fais très attention à ne pas en toucher, sur la fin j’évite toutes les plantes sans exception car tout est un peu mélangé.
Arrivée au camp où je rejoins Eike, Josh, Emily et Urs à 16h30 !!! Un record, c’est vraiment bien d’avoir le temps de se poser ! J’ai l’impression d’avoir pris une après-midi de congé ! C’est quelques chose qui me frustre beaucoup dans cette aventure c’est de n’avoir le temps de rien… le matin il faut vite se lever et tout ranger pour ne pas partir trop tard, ensuite il faut avancer vite pour arriver à faire les miles du jour, pas trop de pause et le soir vite il faut monter sa tente, manger et se coucher pour ne pas être fatigué le lendemain… bref là j’apprécie vraiment !
On mangera super tôt (genre 17h30) et ensuite on traînera au bord d’un feu de camp… vers 20h j’abdique et vais me coucher. Je m’occupe de mes ampoules, écriture du journal du jour et dodo…
[Miles 406.6]
11/05
Dog bush et faux-plan
Ce matin réveil encore bien frais et bien humide… les tentes sont trempées. Du coup j’ai encore moins envie de sortir de mon sac de couchage. D’ailleurs j’en sortirai au dernier moment… quand il fallait plier la tente.
Pas d’objectif particulier à part de faire au moins 18 miles. L’idée finale est de se rapprocher au plus de la ville d’Agua Dulce pour arriver tôt le samedi et profiter du week-end là bas.
Ce que je sais de la journée c’est qu’il va faire chaud et qu’on a deux montée assez grosses. D’ailleurs la première montée c’est pour tout de suite. Bon finalement ça monte mais rien à voir par rapport à hier. En même temps on monte le même dénivelé mais en un miles de plus… ça se sent ! Presque au sommet j’aperçois une petite biche ! Sympa ça 🙂
Ensuite ça va descendre pendant plusieurs miles… tellement que Eike et moi on en a eu marre et on a sauté sur le seul coin à l’ombre minuscule pour déjeuner. En plus j’avais faim! Ce qui est bon signe car depuis que j’ai commencé j’ai jamais eu faim. Au menu aujourd’hui… comme hier ! Sandwich, tomate, avocat et thon et en dessert des bananes séchées.
Aujourd’hui c’est carrément l’invasion de dog bush, y’en a partout tellement que je dois vraiment faire attention de ne pas en touché en marchant car il y en a vraiment très au bord du chemin. Je ne serais pas étonné que certaines sections soient fermées l’an prochain tellement cette plante a proliféré depuis les incendies de l’an dernier.
Ensuite il nous reste un mile avant le prochain point d’eau : une caserne de pompiers (ils laissent à disposition un robinet d’eau pour les randonneurs). Je prends 2 litres et demi et il faut repartir car justement on est au pied de la deuxième montée… de loin ça a l’air de monter direct dans la pente et il fait très chaud. En même temps il est 13h30 donc le pire moment pour randonner encore moins une colline.
Je me lance et effectivement direct ça attaque sévère et devinez quoi le trail c’est du sable qui s’enfonce ! Nan mais vous êtes sérieux quoi ? Du sable ?? Bref ça monte bien et on s’enfonce à chaque pas. Du coup alors que je galère un peu je repense à une conversation avec un des pompiers tout à l’heure : c’est là sur cette partie du trail qu’ils font leur footing le matin pour l’entraînement… et ça mesdames et messieurs c’est la raison pour laquelle je suis Chargée de Communication et pas Pompier… vous auriez déjà cramé que moi je serai encore en train de reprendre mon souffle à un tiers de la colline.
Bon mais je rigole mais en fait c’était pas si terrible, je monte sans m’essouffler. Hier soir j’ai pris un anti-istaminique donc peut-être que ça aide, et je venais de prendre un cachet d’ibuprofen pour les douleurs des ampoules. Bref je m’étais dopé.
En partant de la caserne des pompiers j’ai mal fermé mon sac et je me rend compte pendant une pause que j’ai perdu ma gourde 2l (oui la même qui était passée à l’eau et que j’avais repêché in extremis… décidément…). Elle était vide mais c’est vraiment embêtant pour les jours à venir ! J’espère que quelqu’un la ramassera pour moi.
En haut je croise Emily qui me dit qu’il y a un camp dans 7 miles, ce qui ferait une journée de 18 miles et la promesse d’arriver au camp tôt comme hier. Je signe !
Le reste c’est uniquement de la descente, je me réjouis d’arriver tôt alors je presse le pas. Arrivé à l’embranchement pour le camp on se retrouve tous (emily, josh, urs, eike et moi). Seul problème il y a très peu d’informations sur ce camp… on se trouve dans une zone touchée par les incendies et vraiment y a pas de camp ou il y en avait un mais il n’existe plus.
On se décide donc à bouger et aller au prochain point d’eau 1 mile plus loin voir s’il n’y a pas un coin pour camper… au point d’eau on croise pas mal de monde qui pensait camper dans le camp fantôme et se retrouve comme nous un peu démunis. J’en profite pour demander s’ils ont ma gourde… sans succès.
Le prochain camp annoncé est dans 5 miles… dur quand tu pensais ta journée finie ^^ je marche encore 1 ou 2 miles et j’aperçois Emilie hors trail un peu en hauteur vers une route de terre. Je monte et effectivement il y a de quoi camper pour tout le monde et pas besoin de faire les miles pour le prochain camp ! Parfait !
[miles 427]
12/05
Easy day
Super réveil, je pensais qu’il allait faire froid car le camp était très exposé au vent mais rien n’en a été.
Ce matin au petit déjeuner tout le monde regarde son stock de nourriture et beaucoup manquent un peu pour aller jusqu’à Agua Dulce. On décide donc d’aller jusqu’au camping KOA qui a un magasin d’ici 18-19 miles. Ce qui nous placerait à 10 miles de la prochaine ville et de quoi arriver pour le déjeuner.
Ça monte un peu au début mais rien de grave j’avance sans me poser de question. Au bout de deux heures et quelques je suis vraiment fatiguée j’arrive plus à avancer. Je m’arrête pour une pause (changement de chaussettes, eau et une barre de céréales) et je réalise que j’ai fait 7 miles… voilà pourquoi j’étais fatiguée !
Après ça sera des crêtes, ça longe les collines, ça monte, ça descend, le paysage change pas trop. Du coup ça ne passe pas très vite.
9eme miles de la journée j’arrive à une station de rangers ou je retrouve tout le monde en train de déjeuner. Il y a aussi une cache d’eau et heureusement car sinon c’était 20 miles sans eau et quand on peut éviter de porter trop d’eau on le fait 🙂
Il reste 8 miles, il y a un peu de vent du coup je prends 1,5 litres… c’était assez mais c’était limite ! Je n’ai pas manqué soyons d’accord mais j’aurais pu faire avec plus. En fait les 8 miles se sont fait sur des crêtes très exposées au soleil et pas au vent, pas mal de montées… du coup et bien il a fait chaud !
Au bout de 7 miles j’aperçois en contre bas le camp KOA par contre je trouve pas le trail… bon je cherche pas longtemps parce qu’il y a une route de terre qui descend aussi vers le camp. Au final après vérification le trail suivait la route donc je n’ai rien manqué.
Arrivé au camp on se jette tous sur le magasin ! Pour ma part je me précipite sur de l’eau gazeuse au citron parce que j’en rêvais depuis des jours ! Bizarre ces envies 😉 bon et puis une glace parce que ça serait pas être un bon randonneur que de manquer j’en opportunité de manger un glace !
Je croise aussi Jen (une canadienne) qui me dit qu’elle vient de voir ma gourde que j’avais perdu la veille dans la hiker box ! Quelqu’un la donc bien ramassé et amené ici !!! Je suis trop contente, à la fois de retrouver ma gourde et aussi d’evoluer dans une communauté ou les autres se soucient de toi et ou tout le monde se connait un peu ! C’est agréable des fois de goûter à ce monde un peu utopique 😉
On est arrivé très tôt (15h) du coup on reste allongés dans l’herbe toute l’après-midi. Par contre on décide de ne pas rester au camp pour la nuit car cela coûte 15$ par personne et que ça fait un peu beaucoup pour une seule nuit.
On repart et on se trouve un espace pour poser nos tentes vraiment pas loin du camping en fait, au bord de la rivière et de la route. On est pas bien sûr d’avoir le droit de camper là car on a beau être très près du trail, on est aussi super près de la route et du camping et de la voie ferrée… on tente 😉
Vers 21h on entend des bruits, quelqu’un arrive… la police ? Non c’est Graeme, Anne Lise et Spider qui étaient 1 jour derrière nous (souvenez-vous ils étaient restés à Wrightwood)… ces espèces de malades mentaux on fait 32 miles dans la journée pour nous rejoindre !
C’est vraiment chouette de les retrouver !!!
[miles 444.3]
13/05
Town day !
La nuit a finalement été calme (les trains ne circulaient pas), c’est par contre un peu humide (proximité de la rivière oblige). Je me lève range mes petites affaires, fait sécher ma tente et je suis -pour la première fois- la première prête à partir. Je suis plus que motivée pour avaler les 10 miles qui me séparent de Wrightwood et d’un week-end de repos !
Ça attaque direct par une montée de 3/4 miles et c’est parfois bien raide et pourtant pas de problème de souffle, je ferai ça sans m’arrêter… est-ce les anti-istaminiques qui font leur office (j’en doute car la rumeur dit que j’aurais oublié de les prendre hier soir), ou moi qui retrouverai enfin mon souffle et un peu de cardio que j’ai perdu dans le désert ? Qui sait ? En tout cas même si j’en bave quand même un peu (ça monte quand même hein faut pas déconner) je me sens plutôt bien !
Je ferai 6 miles assez facilement, après forcément c’est un peu long puisque la distance s’allonge quand on arrive en ville 😉
Au 8eme miles je traverse le parc naturel de Vasquez Rocks qui est composé de formations rocheuse pourpre, comme de grande sculptures de pierres pourpre aux formes organiques. C’est assez impressionnant et plutôt cool ! En plus j’apprends que beaucoup de films et séries tv on été filmés ici font notamment… Mc Giver !!!! C’est pas énorme ça ???? Mc Giver quoi !!! J’ai foulé les mêmes pas que Mc fricking Giver… on est tous d’accord que je peux arrêter le PCT ici car jamais je ne pourrais faire mieux non ???
Ensuite très vite c’est l’arrivée en ville et vous connaissez la suite : on se jette sur le premier restaurant et c’est orgie de gras et nourriture fraîche (bref un burger, des frites et une salade).
On se dirige ensuite vers notre paradis pour les deux nuits à suivre : hiker heaver. Il s’agit d’une maison tenue par des trail angels (les Saulfies) qui comme Scout et Frodo l’avait fait au début de l’aventure accueillent les PCTistes chez eux.
Ici tu peux planter ta tente dans leur grand terrain et tout est à disposition (le premier soir on était une 30aine de tentes) : ils font (oui ILS FONT) ta lessive, la cuisine est en libre accès, la douche aussi est fournie en shampoing, après shampoing, savon, crème, rasoir, dentifrice…. tu peux également te faire couper les cheveux (à tes risques et péril car c’est du « do it yourself »), recevoir et envoyer des colis, regarder la TV, jouer de la guitare, jouer avec les 5 chiens, traîner près des chevaux ou des poules, te prélasser dans les chaises longues ou les hamacs gonflables, faire un bain de pieds… bref vous l’aurez compris cet endroit ne s’appelle pas le paradis du hiker pour rien !
Le soir on repart en ville et on fait du stop pour faire le seul mile qui nous sépare du centre ville parce que quand on est pas sur le trail on devient super hyper fainéants !! Un gars s’arrête et on monte tous à l’arrière de son pickup, c’est top de voyager comme ça !
On mange dans un restaurant mexicain et c’était pas de la grande cuisine mais il y en avait beaucoup (vraiment beaucoup !). Donc venu le temps de l’addition tout le monde est amorphe et s’endort à moitié… il est temps d’aller se coucher… en même temps il est 22h passé !! C’est super tard ! 😀
On refait du stop pour rentrer (aucune raison d’être moins paresseux alors qu’on a l’estomac plus que plein !) et on s’empilera à 5 à l’arrière d’une berline. C’était bien rigolo !
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