Les 100 premiers miles

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Voici le récit de mes 100 premiers miles (moins les 15 du premier jour), j’essaye encore de trouver ma place sur le sentier, mon rythme. Mon corps s’habitue à toute cette marche, la chaleur, le poids du sac et parfois c’est un peu compliqué. Mais je ne suis pas surprise ! Je savais que le début serait compliqué 😉 Encore une fois je suis nouvelle à tout ça (la grande randonnée) et la chaleur du désert aussi ^^ donc j’apprends encore.

14/04

Day 2!! Je suis toujours en vie. Assez bonne nuit pour la première dans la tente, encore réveillée à 2h (comme d’hab quoi) mais j’ai pu me rendormir jusqu’à 6h (grasse mat’!). Ce matin tout le monde traine un peu (disons qu’on est tous un peu raide) moi et Eike (la jeune allemande avec qui j’ai commencé) démarrons à 8h45. On attaque par une petite montée et vraiment je suis bien contente d’avoir arrêté hier car aucune chance que j’eus pu faire ça après les 15 miles d’hier ! On parcoure environ 3 miles et là, en haut d’une petite côte, une superbe vue sur Lake Morena ! Bref la petite récompense d’après montée qui va bien.


Ensuite c’est 2 miles qui passeront très vite avec peu de difficulté et cette vue qui motive ! Je n’ai croisé aucun serpent (d’autres en ont vu) mais plein de lapins (je préfère entre nous ^^). Miles 20 et arrivée à un énorme camping dans le parc de Lake Morena. Signature du registre PCT chez les rangers super sympas !! Ils nous expliquent qu’on peut utiliser les installations du camp et que si on souhaite rester pour une nuit il faut seulement débourser 5$. C’est tentant mais une douche et une lessive suffiront ! DOUUUUUUUCHE ! Oui je sais ça ne fait que deux jours mais qu’elle était bonne cette douche, juste le bonheur et seulement 50 cents ! Ensuite petit détour vers un petit magasin qui vend de tout mais fait aussi snack ! L’appel du burger est trop fort nous n’émettons aucune résistance !

Le déjeuner avalé on dit au revoir à ceux qui restent au camping pour la nuit et c’est retour sur le trail. Après ça rien de très intéressant, le sentier passe près d’une route… les miles se suivent mais ne se ressemblent pas. Première (et deuxième) traversée de rivière. Rien de très impressionnant ce n’est pas large et il n’y a pas beaucoup d’eau. Arrivée au miles 26.2 vers 17h, je campe dans une sorte de camping désaffecté… pas le top au bord d’une route mais au moins il y a de l’eau et des toilettes donc grand luxe en fait !

15/04

3eme jour et déjà je suis de moins en moins humaine…

Premier constat : il fait froid, vraiment froid, j’ai fini par dormir avec ma doudoune emmaillotée dans mon sac de couchage. Deuxième constat : il fait 3 degrés à 7h du mat’. Maintenant je comprends pourquoi j’ai eu froid ! 😉 Et j’imagine qu’il a fait bien moins que ça puisque ma tente est toute givrée et mes chaussures encore humides de la dernière traversée de rivière de la veille très rigides (« Nike icy » -modèle en édition limitée-) 😝

Mais très vite le soleil se lève et ça tape sévère. Petit déjeuner (porridge avec amandes et fruits secs et beurre de cacahuète) avalé, je remballe, objectif du jour : 15 miles et rejoindre le camp de Mont Laguna.

Ça monte très vite et ça monte longtemps. Le dénivelé est assez progressif mais la chaleur est bien présente et il n’y a pas d’ombre du tout. Bref j’en bave. Après environ 10 miles j’ai la chance de croiser une petite rivière pour pouvoir ravitailler (c’est une année assez pluvieuse et il y a donc pas mal d’eau), je profite de la filtration de l’eau pour faire une pause déjeuner. Il fait toujours extrêmement chaud. C’est assez joli et le paysage me rappelle le Var par sa végétation et ses paysage, je suis un peu à la maison 🙂

Ensuite c’est là que ça se complique je commence à sentir des ampoules naissantes et des douleurs aux genoux. J’essaye d’enrayer le processus des ampoules comme je peux (nettoyage des pieds, changement de chaussettes) rien n’y peu je finirais avec 5 ampoules qui se rappellent à mon bon souvenir à chaque pas (elles sont sympa). Pour les genoux je ne peux pas faire grand chose à part y aller doucement et faire plus de pauses…

Les derniers miles seront, je dois l’avouer, assez terribles. J’ai du mal à marcher et je trouve le temps très long. C’est un peu « sur les genoux » (pun intended) que j’arriverais au camp de Mont Laguna. Ici, deux grands emplacements sont réservés pour les PCT hikers, on se partage à 16 et on ne paiera que 3$, installés à côté des douches et des toilettes 😎.

Débarque 3 types avec des verres et un thermos.. chouette mon 1er « trail magic » !!!! Ils viennent nous offrir du thé et des cookies… très vite on comprend qu’ils cherchent en fait à recruter pour leur secte/ communauté dont le concept et de récupérer les âmes errantes et de mettre en commun toutes leurs possessions et cultiver des plantes (pas ces plantes-là j’ai demandé… pourtant ils ont l’air un peu planant). L’un d’eux est un ancien PCTiste qui a abandonné au bout de 15 jours pour les rejoindre… ok papa et maman doivent être contents. Je bois le thé (un truc aux herbes et à la crème) par politesse (mais c’est un peu dégueu)… Bien ma chance ça, quand d’autres ont le droit à des hotdogs et de la bière moi je me farcis les adorateurs des arbres… Si au moins leur communauté avait été dévouée au houblon… Bon ils étaient rigolos !

Ensuite Je lèche mes plaies (opération couture pour les ampoules et Voltarène -trouvé dans la hiker box du camp- pour les genoux) puis douche et montage de tente. Ensuite je pars avec Eike rejoindre les autres hikers au Pine Hodge, un restaurant juste à côté du camp. J’ai perdu tout sens du ridicule… 3ème jour et voilà que je pars au restaurant avec un legging, ma doudoune couleur lavande (c’était la moins chère) et… mes chaussettes montantes de rando (rayées rose et jaune) dans mes (je m’excuse) sandales. Je sais je sais… je ne suis plus humaine, je suis une hikeuse… c’est terrible ^^ Mais pour ma défense j’avais mal aux pieds et il faisait froid… notez que ça n’a eu l’air de choquer que moi…

Au resto Il y a groupe qui joue une sorte de country (mais en pas trop désagréable), des crafts beers (j’ai pris une Ballast point) et des burgers. Bref c’est un peu le paradis ! On mange à une grande table, le personnel est aux petits soins, ils adorent les randonneurs du PCT car ça leur apporte un sacré revenu (surtout tôt dans la saison).

Dodo à 21h et demain matin je verrai si mes genoux coopèrent et veulent bien qu’on marche un peu…

C’était pas très rigolo aujourd’hui en fait, j’en ai un peu bavé…

16/04

Pas pire !

Joyeuse Pâques ! J’ai appris la date par un vieux hiker (on est dimanche aussi et je suis totalement déconnectée du monde réel), bon ok il était peut-être pas si vieux mais c’est difficile de donner un âge aux hikers, on ressemblent un peu tous à rien…

Je me réveille vers 6h mais j’ai encore très mal aux genoux et mes ampoules ne sont encore pas toutes drainées. Bref je me recouche ! Re réveil à 8h30, dieu que ça fait du bien de dormir !!! Je me sens bien mieux qu’hier où j’étais un peu à bout. Je pars vers un magasin de matos de rando juste à côté (mais qu’ils sont malins ces américains !). Le magasin est super petit mais il y a autant de matos qu’au Decathlon de Vitrolles ! C’est un peu la caverne d’Ali Baba du hiker avec un personnel hyper serviable et très bon vendeur mais qui ne profite pas de vos faiblesses. Ils iront même jusqu’à me retirer l’antimoustique de mon panier m’expliquant que je n’en aurais pas besoin tout de suite (au pire 1h le soir avant qu’il fasse froid ou il suffit d’être dans la tente le temps que ça passe) et me chercher une bande de strapping (pour mes genoux) moins chère que celle que j’avais. Bref, on dépense mais avec plaisir chez eux ! 😉 En plus ils ont des bières gratuites pour les randonneurs du PCT… Je discuterais avec un des vendeurs qui m’explique qu’il connait Marseille puisqu’il y a passé un séjour pendant une permission de l’armée (US Navy) et qu’il a été au stade voir un match, il est fan de Bartez. Qui eût cru que moi je parlerais foot avec un américain…

Sinon, devant le magasin, une hiker box (boîte où les randonneurs mettent ce dont ils n’ont pas besoin) absolument hallucinante. On sent que je ne suis pas la seule à en avoir bavé à l’étape précédente ! Il y a un carton entier de chaussures neuves, des habits de tout genre, du matériel (lampe, filtre à eau, sac…). Je fouille (parce que c’est trop rigolo!) et entre un rasoir électrique (mais qui a pu trouver que c’était une bonne idée de trimballer ça ?) et une paire de guêtres je trouve une paire de chaussures La Sportiva (marque assez réputée sur le trail) en 40,5… Je crains fort que mes chaussures actuelles (du 40), pourtant une taille au-dessus de ma taille habituelle, soient trop serrées à cause de la chaleur. Allez, on verra bien j’échange mes Nike! De toute façon avec elles c’est la boucherie, j’espère juste que ça sera pas pire avec les autres 😉

Direction le restaurant pour un dernier burger (yep no regrets) et on y retrouve toute la bande qui était avec nous chez Scout et Frodo qui partait un jour après nous 🙂 C’est sympa de les revoir ! Je retrouve aussi ma compère française Anne-Lise qui avait campé à 10 miles de là la nuit précédente.

Bien reposée je me sens de reprendre le trail mais je vais y allez mollo ! De toute façon il est 14h donc je vais me contenter d’avancer comme je pourrai ! Je pars avec Eike, ma fidèle rando-partenaire depuis le début.

Première bonne surprise, c’est relativement plat et les 2 premiers miles se font dans la forêt donc il fait frais. Et ensuite c’est de mieux en mieux, quasiment pas de dénivelé et c’est juste magnifique !!! Vu sur une chaîne de montagne (ça rappelle la maison en Haute-Savoie !), je me régale de paysages !

Côté bobos : seul le genoux droit me fait un peu souffrir et pour les ampoules c’est gérable.

J’ai vu un fennec (Aurélien si tu m’entends) ! C’est pas la classe ça ? Oui parce que tout le monde voit des serpents (j’en ai aperçu un petit vert aussi), c’est tellement mainstream les serpents…

Le vent se lève et je m’arrête au mile 47.9 sur un plateau où il y a de quoi planter la tente (du plat et un sol pas trop dur quoi) mais super exposé au vent… Je renforce la tente avec quelques cordelettes et puis on verra bien. Après tout, c’est le meilleur moyen de voir si la tente est fiable ! Je pense que cette nuit sera agitée ! Je fait ma popote depuis ma tente (nouilles chinoises) et Eike fait pareil… on est un peu congelées en fait 😛

À 20h je m’occupe de mes pieds : désinfection et pansements pour les ampoules, Voltarène et strap pour le genoux.

Aujourd’hui c’était une bonne journée 😉

17/04

RAS


Réveil dans un coin assez paradisiaque, un plateau avec des montagnes à perte de vue. Le vent est tombé dans la nuit et a été finalement moins violent que prévu ! Ce matin encore une petite brise mais rien de très gênant. Je traine un peu, dessine, petit déjeune et on plie le camp départ à 8h30 avec un objectif de 13,8 miles.

Hier soir j’ai strappé mon genoux droit, on verra bien comment ça évolue. Par chance il y a très peu de dénivelé, il fait bon, bref c’est plutôt agréable ! Seuls les cailloux sur le chemin réveillent mes ampoules mais rien de très grave !

Les 5 premiers miles se font sans encombre, il faut dire que le paysage vaut vraiment le coup ! Beaucoup de passage sur des arrêtes donc de quoi profiter au maximum de la vue sur les montagne et le désert tout vert et fleuri grâce au « desert bloom » (en gros il a beaucoup plu donc c’est le printemps ! C’était pas arrivé depuis un moment).

On croise également beaucoup de nouvelles têtes, beaucoup ont commencé un jour avant nous. Toujours plein de nationalités différentes (dont beaucoup d’allemands !), je croise finalement très peu d’américains depuis 5 jours… on doublera puis se fera doubler toute la journée par les mêmes personnes c’est assez drôle.

Il y a assez peu d’eau dans ce coin alors il faut malheureusement stocker (et porter) pas mal de litres. J’ai failli passer à l’eau au miles 7-8 en glissant sur une pierre mais un gars (je ne me souviens plus de son prénom, il était d’un pays de l’est je crois) me rattrapera avant que je ne me ridiculise totalement (bon y’avait genre 5 cm d’eau donc c’était pas non plus du rafting mais avec toute la terre j’avais pas envie de mouiller mes chaussures et finir avec des pieds panés).

Reprise du sentier après la pause filtration (et déjeuner avant cela) et miracle je n’ai quasi plus mal aux genoux ! Et je prends même du plaisir (oui parce que depuis deux jours c’était compliqué !) à marcher. Clairement, le repos de la veille a payé ! Bon en même temps j’ai croisé très peu de descentes qui sont ma bête noire.

Reste 2,5 miles avant le camp repéré sur la carte, le vent est de plus en plus violent ça promet…

On pose nos tentes sur un plateau en essayant de se barricader entre les buissons, mais c’est compliqué. Le sol est très dur alors c’est plan B : utiliser de grosses pierres heureusement présentes en nombre pour caler le tout comme je peux… le vent redouble de puissance, je suis dans la tente et j’ai un peu peur qu’elle se déchire comme c’était arrivé l’an dernier à un français.

Journée avec pas grand chose à signaler donc, à part mes genoux qui vont mieux (attention à demain avec beaucoup de descentes, j’appréhende !) et peut être une tente envolée avec moi dedans, mais ça ça sera pour le prochain épisode 😉

18/04

Me suis pas envolée…

Bon, fin de suspens la tente a tenu mais quelle nuit ! Le vent n’a pas faiblit et venait s’abattre sur la tente par rafale. Je voyais les piquets plier et je priais pour que la toile ne se déchire pas. Au final rien à signaler, pas de dommage. J’apprends à bien connaître ma tente et à savoir comment la caler avec le vent… bon et les pierres ajoutées un peu partout, histoire de lester tout ça, ont sans doute aidé. En revanche je me réveille groggy à 6h avec une seule envie : partir de là au plus vite et trouver un coin à l’abri du vent ! La tente est remplie de terre, mon visage, mes vêtements, mon sac de couchage aussi… sympa…

Je fais 5 miles puis pause snack, encore une heure de marche et ravitaillement au croisement du PCT et de « Rodriguez road ». Le vent est toujours très présent et relativement agaçant (bruyant et parfois même me déséquilibre sur les arrêtes).

Re 5 miles et c’est la pause déjeuner. J’en profite pour charger mon téléphone avec le chargeur solaire et à changer mes chaussettes et laver mes pieds. Je sais maintenant d’où vient mon problème d’ampoules : ce n’est pas des chaussures trop petites comme je le pensais (enfin pas que ça) mais les chaussures trop aérées. Et oui le problème est que le matériel de celle-ci ressemble à du mesh qui a l’avantage de faire respirer les pieds mais, le gros inconvénient, de laisser passer plein de sable et poussières. Ces derniers, par le frottement, sont à l’origine de la boucherie que sont mes pieds actuellement. Brzf il me faudrait de nouvelles chaussures !

Reste 6 miles à parcourir pour rejoindre Sissors crossing où il pourrait y avoir une cache d’eau (un endroit où de bons samaritains -trail angels- laisse des bonbonnes d’eau dans les endroits sec). Les derniers miles sont épuisants entre vent et chaleur du désert. D’ailleurs le paysage matche enfin avec l’appellation « désert », on croise moins de verdure, plus de sable et de roches et toute une panoplie de cactus.

Je suis très inquiète de savoir s’il y a bien de l’eau car ensuite c’est 17 miles sans et donc cela obligerait un détour dans la ville de Julian à plusieurs miles de là (stoppe quasi obligatoire) or je n’ai pas prévu du tout cet arrêt. Arrivée sous le pont de l’autoroute.. ouf ! Des dizaines de bonbonnes d’eau ! Quel soulagement ! C’est un peu stressant ces histoires d’eau.

Le vent redouble et le lieu est peu avenant… pas trop envie de faire du cowboy camping dans le vent et le sable avec les voitures qui circulent au-dessus de nos têtes. Bref, on continue sur le sentier 500m et on cale nos tentes juste avant la montée. C’est un peu en pente mais ça passe… j’espère juste qu’il ne va pas pleuvoir car on est pile dans une sorte de ruisseau asséché ^^ Il y a aussi des bruits bizarres, je pense à de petits rongeurs…

Demain objectif re 16 miles pour m’approcher au plus de Warner Springs (miles 110), son campement, ses douches, son magasin, son restaurant et la poste où je vais récupérer un colis de ravitaillement et ma bouncing box pour restocker le nécessaire à ampoule ! Les genoux vont vraiment mieux je dois juste faire attention dans les descentes.

[Miles 77.6]

19/04

Réveil après une nuit très calme, finalement les quelques centaines de mètres parcourus pour ne pas dormir sous le pont de l’autoroute ont payé !
En revanche la journée a été très chaude et quasi entièrement consacrée à des passages de crêtes (interminables) sous un soleil sans appel et pas d’ombre.

Les réserves d’eau diminue et j’espère vraiment qu’il y aura de l’eau à la prochaine cache (les jours parfois se ressemblent !). Sinon je ne vois pas trop quoi faire car on est pas vraiment proche de la civilisation…

14ème miles de la journée on aperçoit enfin le signe salvateur indiquant l’eau ! Et c’est quelques dizaines (cinquantaine) de bidon de 3L (enfin presque puisque 1 gallon -fuc**** metric system) qui nous attendent comme un mirage au milieu du désert.


Ensuite c’est petite pause sieste d’une heure à l’ombre bien méritée ! Motivée par l’envie d’arriver demain à Warner Spring (miles 110) je reprends le trail avec pour objectif 2 miles de plus.

Finalement ça sera 3 miles de plus (soit une journée à 17 miles) car impossible de trouver un lieu propice pour monter sa tente avant cela.

On finira donc sur un micro plateau un peu exposé au vent, Eike, un couple d’américains (enfin des américains ! J’allais finir par croire qu’il n’y avait que des allemands ^^) et moi-même.

Avec 15 miles en moyenne par jour je continue mon départ progressif car encore une fois je préfère commencer doucement (bon et de toute façon je suis un peu à fond là !) on verra si ça augmente par la suite 😛 Et sinon c’est pas très grave j’irai jusque là où je pourrai aller 🙂

Dodo !
[miles 94.4]

20/04

Révélation

Après une nuit assez venteuse (encore) je me lève finalement assez reposée ! Bon sauf pour mon matelas qui a visiblement une fuite et ne fait que se dégonfler…

C’est parti pour parcourir les 15 miles qui me séparent de Warner Spring et donc : d’une douche, d’un vrai repas, de repos pour soigner mes ampoules, un coca frais (dont je rêve depuis plusieurs jours -alors qu’en vrai je bois pas vraiment de coca en général…-), bref le bonheur !

C’est une journée très particulière que je vais vivre en terme de paysages car je vais aller de surprise en surprise ! Au début on retrouve les crêtes et le climat désertique (dont j’ai un peu assez à vrai dire) mais très vite après 7 miles on se retrouve quasi par miracle sur du plat et dans une forêt. L’occasion également de rejoindre un point d’eau (une sorte de fontaine) et d’en profiter pour déjeuner à l’ombre (certes plus tôt que d’habitude mais l’occasion est trop belle).

Ensuite, c’est encore un tout petit peu de chemin forestier le long d’un petit ruisseau (j’avoue j’aurais aimé camper là si Warner Spring n’était pas en vue !) et tout à coup re changement de paysage car me voici comme télescopée au milieu d’un [insérez la bande original du film ‘Gladiateur’ ici ] champ de blé (c’était sans doute pas du blé… mais le truc qui pousse ici et qui ressemble à du blé). Paysage qui durera jusqu’à la fin (on croirait un peu l’Irlande par moment !). Vient enfin le moment d’un des premiers passages obligés du PCT : Eagle Rock, qui comme son nom l’indique est un rocher de la forme d’un aigle. J’avais beau avoir vu beaucoup de photos je suis quand même contente de le voir en vrai !


Ensuite c’est l’arrivée à Warner Spring (un centre communautaire qui, notamment, aide les randonneurs du PCT) avec un champ pour les tentes, des toilettes (des vrais !), de l’eau potable qui sort des robinets (oui je sais le grand luxe), des douches (bon c’est des bassines mais à ce stade de la compétition même ça ça paraît magique !), une pièce avec des ordis et le wifi (bon en fait il marchait pas mais peu importe !) et un petit magasin pour ravitailler (qui a aussi des sodas frais !!! Et de la glace !). Bref c’est un peu l’émotion quand vous arrivez là 😉

Mais le plus beau (pour moi) est ailleurs : il y a aussi un petit (c’est une sorte de caravane vintage) magasin itinérant de matériel… Et oui, n’oublions pas que les américains sont les rois du marketing et qu’ils savent où trouver les randonneurs désespérés. Pour résumer ma situation, j’ai toujours de gros problèmes d’ampoules (genre 4/5 à chaque pied chacune de la taille de mon pouce) qui ne veulent pas se soigner et se sont un peu infectées, et j’en fabrique une nouvelle par jour (je suis très prolifique). Bref j’en bave un peu… je continue à avancer, soyons d’accord, car au final ce ne sont que des ampoules mais quand même je commence à fatiguer. J’ai déjà essayé de changer de chaussures (échanger les premières avec d’autres plus grandes trouvées dans une hiker box) mais rien n’y fait, la poussière et le sable qui entrent dans mes chaussures sont une vraie plaie (pas fait exprès celle-là ! ^^). Bref, j’arrête de chouiner (c’était long je sais -pardon-) et tout ça pour dire que j’ai acheté de nouvelles chaussures (plus larges, plus étanches) sur lesquelles je fonde beaucoup d’espoir !!! L’avenir nous le dira 😉

J’ai marché avec jusqu’au restaurant d’à côté (le restau grill du golf en fait) et ça avait l’air pas mal… J’ai mangé une salade, ce qui est un peu un sacrilège pour un thru hiker sensé se nourrir uniquement de gras quand il est en ville, mais l’appel des ingrédients frais (avocat !!!) a été trop fort. Je vous rassure j’ai quand même pris une bière (une Goose pour les connaisseurs).

Sinon, aujourd’hui (avant l’achat des chaussures, donc la douleur peut être un facteur dans l’histoire) j’ai décidé de profiter plus de mon PCT. Pour l’instant, j’ai surtout marché (ce qui est certes l’objet du truc) mais j’ai aussi envie de prendre plus de plaisir donc je vais plus saisir les occasions qu’on m’offre. Je regrette par exemple de ne pas être allée à Julian (une petite ville proche du sentier où paraît-il on mange de super tartes et avec une sorte de ranch avec piscine ouverte aux randonneurs) parce que je devais faire mes 15 ou 16 miles du jour et que je culpabilisais de n’avoir fait que 6 miles l’autre jour… Bon ok 15 miles par jour c’est pas énorme (si on en croit les statistiques) mais comme je l’ai déjà dit c’est mon rythme à moi et ça me va très bien pour l’instant ! Bon et de toute façon la Sierra (montagneuse) qui est la prochaine section est encore totalement saturée de neige (quasi impraticable par endroits) donc ça ne sert pas à grand chose d’y courir 😉 Donc oui pour prendre le temps et oui pour plus de fun !

Dodo ce soir et repos demain (et aussi douche, lessive, Internet, ravitaillement, etc.) !

PS : j’ai dépassé les 100 miles aujourd’hui 😉

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13 Responses

  1. Laurence Bétemps

    Comme si on y étais ! Continues de me faire voyager 🙂

  2. Arielle

    Coucou Lu, bravo tu fonces c’est super. Je t’écris en regardant Fillon et la soirée électorale. Je ne vais quand meme pas dire que ça donne envie d’aller au pays de Trump mais tes photos de désert sont tentantes… Gros bisous et bravo pour cette première tranche! Arielle

  3. andre1980

    Warner Spring et déjà tu attaques ta troisième paire de chaussure !!! Une vrai femme cette Lucie.

    Continu a prendre dans les Hiker Box, tu arriveras peut-être à battre Gratuit (Baptiste) dans les économies faite grâce à ça à la fin du PCT ^^.

    J’ai eu la même fréquence d’ampoule, je compatis à ta douleur.

  4. Veronique

    Tu es au top Lu! J’espère que les nouvelles chaussures vont te faciliter la vie 🙂 et merci de nous faire partager tes aventures ! Bisous bisous

  5. Flore

    C’est rassurant de savoir que tu gères bien!!! J’ESPÈRE que tes ampoules vont te laisser tranquille. Continue comme ça bravo.
    Bisous

  6. Walking Olive

    Bravo tu démarres super. Le corps à besoin d’un peu de temps pour s’habituer. Bon courage pour les ampoules, t’es pieds vont s’y faire aussi ! Accroche toi !

  7. Charline

    Courage ma Lu ! Et Merci pour cette chouette lecture ! J’ai l’impression d’y être !!! Tu peux être hyper fière de toi ! Et tu as raison, profites de ces moments, prends le temps si tu en as envie… c’est aussi pour ca que tu es là ! Gros bisous, sombrero et coton tiges !
    Charline

  8. Estelle

    Ça donne envie ! Quelle belle aventure ! Tu m’as fait rire avec tes chaussettes dans les sandales (la grande classe ;). Je suis en retard pour aller prendre mon RER (l’aventure urbaine…)
    Au plaisir de te lire
    Bisous

  9. olivia

    coucou bien contente de lire tes histoires, suit de tout coeur avec toi et courage pour tes ampoules, tes genoux et tout et tout … c’est vraiment super ce que tu fais continue et profites des plaisirs des paysages et des rencontres ( fenec, lapins et autres … hihihi ) bisous

  10. Sabah

    Coucou Lucie !!! Encore bravo pour tes premiers pas lol je pense à toi gros bisous et continue de nous écrire! !!

  11. Chris

    Très bons articles, très vivants, on s’y croirait !
    Allez hop marche et écrit, ça va faire un livre ! … et plein de souvenirs !
    Tu tiens le bon bout, les KM s’accumulent derrière toi et c’est bien le plus important 🙂
    Profite !

  12. liegeois

    ça y est, j’ai trouvé et suis passionné par ton récit. j’adore ta façon de nous taire ressentir ton aventure exceptionnelle. très grosses bises

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