30/05
Here it comes!
Départ fixé à 17h histoire de faire un petit 8 miles pour reprendre en douceur après les vacances de 3 jours à Kennedy Meadows.
Avant cela c’est l’épreuve de la bear canister qui comporte plusieurs étapes : avoir assez de place pour toute sa nourriture dans la bear canister (là pour moi c’est facile pour l’instant je ne prend que 3 jours car on a prévu une étape à Lone Pine mais ça ne sera pas la même avec 5 à 7 jours de nourriture…) ensuite il s’agit de caser l’énorme truc dans son sac… la plupart d’ailleurs n’ont pas assez de place et l’attache au dessus ou en dessous à l’extérieur du sac. Et là je remporte l’épreuve haut la main et je ne suis pas peu fière ! J’ai pourtant un des plus petits sac parmi tout les nombreux hikers présents aujourd’hui. Tout rentre ! J’ai juste positionné ma tente à l’extérieur dans une des poches latérales. Le reste va soit dessous (vêtements, sac de couchage dans un grand sac poubelle) ou autour (matelas, micro spikes, trousse de toilette) ou dans les poches latérales (réchaud, bouteilles d’eau, nécessaire toilettes, tente) ou la poche frontale (doudoune, affaires de pluie). Ajoutez à cela le piolet fixé à l’avant et je dois dire qu’il a fière allure Maurice (mon sac) !
Ensuite c’est la pesée concours du groupe (on parle ici toujours du sac hein ^^)… je ne suis pas la plus légère mais je suis pas non plus la plus lourde : 25 livres soit 11,3 kilos (sans eau mais avec 3 jours de nourriture) et dans le groupe ça va de 21,5 livres à 32…
Arrive le temps de partir… je regarde la fin de la diffusion du match de Tsonga à Rolland Garros, un dernier jus de fruit et c’est parti ! Je pars devant car je suis prête et j’ai hâte d’en découdre avec la Sierra… bon même si en vrai on attaquera pas vraiment le compliqué avant plusieurs dizaines de miles il n’empêche que ça débute officiellement maintenant !
Ici pas de difficulté : 1 mile de route goudronnée pour rejoindre le trail, 3 miles plat à travers champ puis le reste s’effectue en forêt sur un terrain plutôt plat. Au début on suit une rivière particulièrement impressionnante de par son débit et sa profondeur… je prie pour ne pas avoir à la traverser !
Les traversée de rivière c’est un peu la bête noire du randonneur surtout durant les grandes années à neige comme celle-ci car la fonte des neiges fabrique d’énormes machines à tremper, frigorifier et effrayer les marcheurs qui doivent les traverser. Quelques minutes plus tard… il faut traverser la rivière… mais il y a un pont ! Ouf 😉
Un peu après 20h je rejoins le campement, un large espace plutôt plat sous quelques arbres avec un ruisseau à côté. Chacun monte sa tente et on dine tous ensemble assis sur nos bear canister qui au moins ont l’avantage de servir de siège ! 😀
[miles 709.5]
31/05
Cette fois ça y’est on attaque la Sierra pour de vrai. Je démarre la première et j’ai la chance de pouvoir observer un petit cerf et une biche, un bon moyen de commencer la journée !
Les premiers miles se font sans trop de difficulté, ça monte mais rien de trop difficile. Je le sais, la grosse difficulté de la journée arrivera d’ici quelques miles : une montée de 8 miles environ qui nous emmènera à plus de 10 000 pieds.
Comme prévu c’est de la bonne côte de montagne, ça tire sur les cuisses et croyez moi 8 miles de montée même si c’est quand même un peu progressif (on ne monte pas face pente) et bien ça fait long ! Et on ne fera que traverser le même ruisseau avec à chaque fois des exercices d’équilibriste. Au bout de la 4ème fois ça ne loupe pas je glisse et un de mes pieds fini à l’eau… je dois vous avouer que j’ai été très mal-polie à cet instant.. mais comme je jurais en français ça ne compte pas ! 😀
Heureusement la forêt nous offre un joli cadre avec les montagnes enneigées au fond. J’aperçois deux lièvres qui détalent en m’entendant arriver. Et ensuite de nouveau deux biches qui peu farouches me suivront à distance et feront un petit bout de trail avec moi… décidément la Sierra est bien plus sympathique en terme de faune que le désert !
J’ai du temps pour observer le paysage et notamment le ciel qui s’assombrit un peu. Je ne sais pas quand ni quoi mais j’ai bien peur que quelque chose nous tombe sur la tête avant ce soir…
Je rejoins les autres pour déjeuner après un petit ravitaillement en eau. En parlant de ça cette section est vraiment top par le fait qu’il y a de nombreux points d’eau donc plus besoin de charrier 4 à 5 litres d’eau ! C’est vraiment appréciable !
Pendant notre pause le vent se lève et il fait très vite très froid.. on replie ! J’ai quand même le temps de changer de chaussettes (une toujours mouillée de ce matin) pour essayer d’enrayer les nouvelles ampoules que je sens venir à cause de l’humidité.
Ensuite c’est juste du bonheur car la montée s’achève et la neige commence à apparaître en petits tas. Puis très vite le trail est complètement recouvert, ça monte ça descend. Je chausse mes micro spikes plus par confort qu’autre chose, les autres s’en passent mais mes chaussures ont déjà plus de 600 miles sous les semelles et n’accrochent plus vraiment comme au début. Bon et puis pourquoi porter dans mon sac quelque chose que je pourrais avoir au pied, autant alléger le sac ? 😉 Ensuite ce n’est que de la descente pendant plusieurs miles et je vais vivre un de mes meilleurs moments sur le trail : descendre face pente comme en skiant. Petit conseil : c’est possible avec les micros spikes en s’appuyant sur les talons par contre bien mettre son poids en avant pour pas se vautrer à cause du poids du sac.. pas de quoi c’était gratuit ! Avec mon frère quand on était petit on appelait ça du ski-chaussures.
C’est aussi le moment que choisi le temps pour se décider à agir : il se met à neiger ! Bon des petits flocons légers qui n’accrochent pas le sol mais ça tombe bien ! C’est magnifique ! Ils nous restent 4 miles jusqu’au camp qu’on a repéré alors on se met en route… problème on descend sacrément en altitude et la neige risque bien de se transformer…
Au bout de 2 miles ça ne manque pas, ça devient de la pluie bien gelée. Pas non plus les averses qu’on a connu précédemment mais assez pour nous se faire tremper. On fera 1 miles bien humide jusqu’à un espace au bord d’une petite rivière, plat, avec assez d’espace… il est 15h30 on signe ! Tant pis pour l’autre camp on fera 1 mile de plus demain…
On monte nos tentes à la hâte pour éviter que l’intérieur soit mouillé.. objectivement c’est pas mon meilleur montage mais ça fera l’affaire !
Par chance la pluie se calmera et on pourra dîner en dehors de nos tentes tous ensemble. Ma deuxième paire de chaussettes est mouillée également (merci le ski chaussures ^^) l’autre n’a pas pas séchée à cause de la pluie… j’espère que ce sera le cas demain matin… mais j’ai de gros doutes car la nuit s’annonce très froide ! On est tous dans nos tentes à 19h !
[miles 729.1]
01/06
Premier constat… il a fait froid… deuxième constat il fait toujours très froid. La tente est pleine d’humidité givrée (juin en Californie…) et comme j’ai monté ma tente à la hâte et comme une débutante bah j’ai de la condensation à l’intérieur aussi, des fois je me trouve brillante ^^
Ce matin personne ne bouge… d’habitude le matin chacun fait sa vie on part quand on veut… Oui parce qu’on a beau être un groupe on fait pas tout ensemble, chacun marche de son côté et des fois on fait des pauses ensemble mais le plus souvent on se retrouve pour déjeuner ou camper le soir. Bon là ça moufte pas… un peu comme un concours où le premier qui bouge a perdu ! Bon faut dire que tu n’as pas forcément envie de sortir de ton sac de couchage quand tu sais qu’il gèle dehors !
Au final après une extirpation non sans peine on dégivre les tentes en les faisant sécher au soleil. Comme je le craignais mes deux paires de chaussettes sont encore mouillées/congelées… pas le choix je vais mettre mes chaussettes de nuit (que j’essaye en général de garder « propres »… comprendre que je ne marche pas avec donc elles sont moins dégueu que les autres).
Départ à 8h30… bon bah que dire la machine à été longue à chauffer !
En parlant de chauffer très vite la température remonte et il fait même chaud c’est bien agréable !
Juste en sortant d’une petite forêt je passe à côté d’un gros tronc vide couché par terre et j’entends un bruit… je m’arrête pour investiguer et je vois apparaître la bouille d’une marmotte qui me regarde tranquillement visiblement pas stressée de me voir là ! Elle est bien mignonne et assez grasse pour une fin d’hiver 🙂 Je reste un moment à l’observer et à jouer à la voir s’avancer vers moi parce que c’est pas tous les jours qu’on a la chance d’observer ce genre de bébête d’aussi près ! Finalement c’est une attaque de moustiques très en force et en nombre depuis hier (comme toujours dans la Sierra et ce malgré l’altitude et le froid… autant vous dire que c’est des warriors les bestioles !) qui me fera reprendre la route. Route assez simple pendant 3 miles car c’est du plat en forêt… Spider appelle ça des « free miles » (gratuits) car ils se font tout seul et ça avance vite sans fatigue.
Bon mais forcément ça ne dure pas et je m’attaque à 5 miles de montée Sierra-esque… et oui c’est la montagne dorénavant quand ça monte ça monte bien 🙂 Bon tellement que la fin c’est quand même super raide et ça brûle les poumons… faut dire qu’on monte vite en altitude jusqu’à plus de 3 000 mètres alors forcément ça se paye.
Une fois en haut je ne vais pas vous mentir la vue est exceptionnelle !!!
D’ailleurs on s’arrête pour déjeuner tellement c’est beau 😉 On croisera d’ailleurs notre seul humain depuis deux jours… un pctiste qui essaye de rejoindre un collègue en avance sur lui.
C’est sûr que la Sierra n’est pas hyper fréquentée… non pas que j’ai eu beaucoup d’affluence sur le sentier jusque là, étant partie plus tôt que la majorité de la meute qui a préférée reporter son départ à cause des quantités de neige cette année ce qui pourrait paraître être la meilleure chose à faire… mais bon on fait pas toujours ce qu’on veut et je reste (pour l’instant mais ça pourrait changer dans deux jours suivant la quantité de neige ^^) très contente d’être partie avant tout le monde. Mais il y a aussi peu de monde car comme je l’expliquais beaucoup ont décidé de sauter la Sierra pour y revenir plus tard ou pas (pas exclu que ce ne soit pas mon cas aussi si ça devient trop chaud), bref c’est calme et c’est tant mieux 🙂
Ensuite il restera 10 miles de mixe de « plat PCT » et montées pour atteindre la bifurcation vers un autre trail. Nous quittons le pct par ce trail pour rejoindre une route qui nous conduira à la ville de Lone Pine.
Bonne surprise le trail descend et c’est couvert de neige ! Donc re-séance de ski chaussures… je m’en lasse pas !!! Une vraie gosse…
J’en profite pour me vautrer bien violemment pendant une descente… le corps pas assez en avant… le poids du sac et c’est la chute ! >< erreur de débutante ahah ! Rien de grave à part un joli bleu à la fesse… bon et comme j’étais seule à ce moment personne ne m’a vu alors ça compte pas 😉
On fini par rejoindre le trail qui avait disparu sous la neige et les garçons aussi qui étaient descendus un peu bas trop contents de glisser.
On arrive devant une rivière supposément large, très haute et avec un courant très puissant qu’on redoute tous de traverser depuis qu’on sait qu’on doit la croiser. Bon au final elle ne fait que 1.5 m de large, une 50 aine de cm d’eau et certes il y a un peu de courant mais qu’importe quelqu’un a installé un tronc d’arbre plat pour fabriquer un pont ! Oui c’est de la chance pure 🙂 Bien contente de retarder encore un peu le moment ou je devrais me mettre à l’eau pour traverser une de ses saletés. Bref une fois la formalité de la traversée bouclée reste moins d’un mile pour rejoindre la route où on fera du stop demain matin. Effectivement la route n’est pas beaucoup fréquentée et il est déjà 17h30 on avait donc prévu de poser nos tentes dans l’énorme campground de Horseshoe Meadows -aussi appelé Last Chance selon les panneaux- (espace aménagé en libre service avec des espaces plats, des toilettes sèches, des tables et des espace pour faire des feux de camps et des barbecues) qui jonche le trail. On passe une bonne soirée autour du feu, détendus de savoir que demain on aura pas à marcher 🙂
[miles 745.3]
02/06
Petit réveil en douceur car pas de miles à faire aujourd’hui, mais réveil 5h30-6h quand même parce que faire la grasse matinée dans une tente c’est pas non plus super facile ! Encore une fois je m’extirpe avec difficulté de mon cocon, composé de ma tente, mon sac de couchage et mon liner thermique (« sac à viande » fait d’un tissu thermique -et tout doux- qui augmente la température du sac de couchage) et mes vêtements de nuit en merino… oui j’ai froid la nuit alors je me suis équipée pour l’éviter.
On fait sécher au soleil nos affaires qui sont encore une fois totalement givrées et vers 7h30-8h (ou plus… je n’ai pas mis ma montre comme c’est congé) on se positionne au bord de la route dans l’espoir de voir arriver une voiture.
On sait que ça ne va pas être chose aisée comme la route est très peu fréquentée et vient juste de ré-ouvrir (fermeture saisonnière à cause de la neige notamment), mais bon au pire on a toute la journée pour y arriver et de toute façon pas de signal téléphonique donc aucun autre moyen que le stop pour arriver en ville. On attend 10-15 minutes pendant lesquelles on en profite pour avancer à pied. On fini d’ailleurs par avoir du réseau ! Et au même moment on entend et voit arriver une fille au volant d’une grosse voiture avec deux randonneurs dedans. Elle va dans l’autre sens vers le trail par lequel on est arrivé hier. Elle s’arrête et nous demande où on va… quand on lui dit elle sourit et reprend la route en nous faisant au revoir de la main… ok bon bah on gagne pas à tous les coups ! ^^ Ou en fait si car elle revient 5 minutes plus tard après avoir déposé les randonneurs… elle va à Lone Pine ! Bingo ! Problème on est 7… et oui le groupe a ses avantages et ses inconvénients ! Bon surtout des avantages je dois dire ^^ Bref on lui demande combien de personnes elle peut prendre et elle répond « tout ce qui rentre »… et nous revoilà donc partis pour notre exercice préféré le tetris de voiture, à savoir entasser le max de personnes dans un espace restreint. Pari réussi on rentrera à 6 à l’arrière (3 assis et 3 assis sur les genoux et un à l’avant) avec tous nos gros sacs compactés à l’arrière) on est vraiment doués pour ça (certaines mauvaises langues diront que c’est parce qu’on fait souvent du stop… ^^).
La petite virée durera plus de 40 minutes et la route est magnifique ! Un petit col de montagne avec des paysages a couper le souffle ! Et je profite à fond du trajet même si j’ai Josh sur le genoux (il faut dire qu’il est pas bien lourd le « redneck » du Minnesota). On traversera notamment les Alabama Hills des collines avec des rochers arrondis et rouge, lieu qui a servi de décor à de nombreux films (surtout des westerns).
On prend des chambres au Dow Villa Motel, un lieu plein d’histoire qui a vu passer bon nombre de célébrités dont un certain John Wayne. Bref un bon vieux motel à l’américaine avec distributeur de glaçons et piscine… ce qui ne gâche rien c’est la vue panoramique sur la chaîne de montagne avec son attraction central le mont Whitney, plus haut sommet des États Unis.
Ensuite c’est les activités habituelles : lessive, ravitaillement, baffrage au restaurant, glandouille à la piscine (et aussi au jacuzzi car oui ce super hôtel que je recommande vraiment par sa propreté, la gentillesse et le professionnalisme de son personnel, a aussi un « hot tub » avec vu sur les montagnes et si je vous dis qu’en partageant une chambre à deux on paye quasi le même prix que l’auberge de jeunesse d’à côté avec des dortoirs de 8-10 personnes… vous aussi vous signez non ?). John Wayne knows good…
03/06
Alors ce matin on aurait pu retourner sur le trail… on aurait pu… mais la ville et l’hôtel sont tellement chouettes qu’on reste encore aujourd’hui. Bon en fait la vraie raison c’est qu’on a besoin d’infos sur ce qui nous attend. Car laissez moi vous expliquer le contexte : cette année a été une année particulièrement exceptionnelle concernant la quantité de neige tombée. Cela faisait bien longtemps qu’on avait pas vu ça en Californie… surtout que ces dernières années c’était plutôt la sécheresse la tendance. Bref depuis janvier environ c’est une véritable hystérie qui s’est rependu dans le monde de la randonnée et du PCT. Voilà des mois qu’on nous rabâche que la section de la Sierra sera difficile voire impossible à passer, que sans équipements lourds on risquera nos vies… bref on va tous mourir dans la Sierra… bon ok j’en plaisante car c’est devenu notre blague préférée à tous. Faut bien qu’on en rigole !
Les rumeurs les plus folles continuent de circuler, certain pseudo guides en profite même pour faire leur business en facturant plus de 600$ un stage « d’apprentissage de la randonnée en montagne » surfant sur la peur des uns et des autres et entretenant habilement la parano régnante via les réseaux sociaux. Mais depuis quelques semaines ça s’est quand même amenuisé surtout que les premiers randonneurs commence à entrer et passer la Sierra. Voilà donc ce qu’on sait : c’est faisable mais c’est très dur car il reste beaucoup de neige, comprendre monter c’est déjà compliqué mais si en plus vous vous enfoncez dans le la neige de printemps et bien là ça devient challenge ! Il y a quelques risques d’avalanches mais à priori minimes. On sait aussi depuis longtemps qu’il nous faut un équipement spécifique : crampons (pour ma part je n’ai que des micro spikes la version plus petite… on verra si ça suffit), des vêtements plus chaud, et un piolet (à condition de savoir s’en servir).. mais ça c’est pas très différent des autres années. Ensuite on sait aussi que notre progression sera plus lente… fini les journées de plus de 20 miles… en moyenne on vise 10-12 et il faudra se lever tôt pour avoir une neige consolidée et éviter ce que les américains appelle « postholing » comprendre s’enfoncer quand la neige est trop molle. Un des autres challenge sera la traversée des rivières dont le flux sera gonflé par la fonte des neiges c’est en fait ce qui risque de m’empêcher de faire certaines sections car c’est pour moi un des gros point noir de cette année . Autre problème, encore beaucoup de route qui permettent l’accès aux villes de ravitaillement sont encore fermée aux voitures et donc rendu inaccessible par la neige, donc il faut ajouter beaucoup de miles supplémentaires pour rejoindre les villes et donc autant de nourriture en plus à porter (les routes ouvrent peu à peu on espère que les points de ravitaillement prévus seront faisable quand on y arrivera). Bref c’est faisable mais on est prévenu ce n’est pas une année ordinaire, ça ne va pas être une partie de plaisir ! Voilà donc la raison de notre étape à Lone Pine, cette année on ne peut pas se permettre de se lancer à l’aveugle surtout vu le peu d’informations sérieuses et vérifiables qui nous parviennent. Certains du groupe en profite pour échanger leur micro spikes contre des crampons. Pour ma part je profite de l’étape pour faire réparer mes bâtons (un des deux be se règle plus et les bouts sont complètement élimé ce qui après test dans la neige s’avère assez handicapant). Bien contente de pouvoir les pousser encore un peu plus loin.. surtout qu’ils ne m’ont coûté que 15€ et que je ne pensais pas les pousser jusque là ^^ 9$ plus tard les voilà prêt pour quelques miles de plus 🙂 une des autres raisons est que nous aimerions tenter l’ascension du mont Whitney qui ne fait pas parti du PCT mais qui est une étape mythique pour les randonneurs. Et faire Kennedy Meadows avec Whitney en plus au milieu jusqu’à la ville de Bishop (7-8 jours suivant les conditions et le niveau de neige) nous paraissait un peu trop ambitieux voir dangereux et en plus comme cela on avait moins de nourriture à porter. Encore une fois il ne faut pas avoir peur de la montagne mais il faut s’en méfier. Haute savoyarde je sais à quel point cela peut être traitre et dangereux.
Bon et puis Lone Pine c’est une super petite ville mélange de randonnée en montagne et de western. On y est bien, on en profite… je rappelle qu’on est aussi en vacances pendant ces six mois 😉 bon et puis comme de toute façon on va mourir dans la Sierra autant profiter du moment présent 😛
L’important c’est le voyages pas la destination…
Anecdote du jour : en face de l’hôtel on croise Sticks et Ladybug deux randonneurs avec qui on avait campé juste après notre départ de Kennedy Meadows. Ces derniers nous racontent la nouvelle du jour : un ours a été aperçu juste à quelques mètres de notre campement quelques heures après notre départ… c’est pas passé loin la rencontre ^^ on a définitivement changé de paysages depuis le désert ! 😀
04/05
Reprise du trail ce matin. On arrive à trouver un chauffeur pour nous emmener en haut du col au même camp où on s’était arrêté avant-hier (Horseshoes Meadows campground). Je suis avec Josh, Anne Lise et Spider, Emily, Urs and Eike ont campé là bas le soir d’avant et ont donc un peu d’avance sur nous.
On attaque par 2/3 miles de plat en forêt avec traversée du même ruisseau car le tracé du trail s’enroule autour de ce dernier, ca fait un peu pester de traverser pour rien mais bon on a l’habitude maintenant… ^^ j’aperçois une marmotte courir et se réfugier dans un tronc d’arbre ça compense 😉 on voit aussi très vite apparaître des plaques de neige.
Ensuite on enchaîne avec de la bonne montée bien raide heureusement amenuisé par un tracé en switchbacks (lacets) mais bon avec le sac bien lourd (bear canister avec 5/6 jours de ravitaillement, matériel de montagne) ça tire sur les jambes, les poumons et le dos. On rencontre de plus en plus de neige, tellement que je décide de chausser assez vite mes micro spikes pour arrêter de glisser dans la pente. Très vite le trail disparaît et on trouve pas vraiment de traces de précédents hikers alors on fait les notre 🙂 sauf qu’à un moment on part un peu trop à gauche et impossible de retraverser (fossé) pour rejoindre ce que le gps indique comme étant le trail donc pas le choix on doit monter face pente et c’est du gros pourcentage… je suis bien à l’aise avec mes crampons mais ça glisse quand même bien, il y a beaucoup de neige et des fois sans prévenir tu t’enfonce jusqu’à la cuisse. Je le fais aussi bien manger par les moustiques au passage…
On évolue pas bien vite, la montée demande pas mal d’efforts et il faut vraiment faire attention où on met les pieds entre les arbres et les gros rocher et les ruisseaux qui passent sous la neige. On reste ensemble tous les quatre histoire de se soutenir et de pouvoir s’aider les uns les autres. On a de toute façon tous décidés de toujours au moins marcher par deux ou plus, pour que personne ne soit jamais seul dans la Sierra. Vu les conditions on préfère être prudents.
On fini enfin par atteindre le sommet et on y retrouve les trois autres ! Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’Emily alors on profite de cette pause avec vue pour boire le vin (versé dans une gourde) qu’on lui a fait la surprise d’amener jusqu’à elle tout en haut de la montagne à 11500 pieds 😉
On reprend et très vite la neige déjà humide se transforme encore plus et on glisse, on s’enfonce… bref notre progression est encore plus lente que ce matin ! On sait qu’on ne pourra pas faire beaucoup de miles aujourd’hui à cause de notre départ tardif notamment (on a commencé à 8h30). On ne fait pas plus de 1.5/2 miles de l’heure quand la neige est comme ça.
On s’arrête finalement au miles 756 quand on trouve un terrain plat et sans neige. Il est très tôt (15h30) mais ensuite c’est une grosse descente qu’on préfère reporter vu la neige. En plus demain on prévoit de faire les 13 miles qui nous séparent du camp de base du mont Whitney pour tenter l’ascension le jour suivant.
Ce soir on a de quoi s’occuper car on fête (encore) l’anniversaire d’Emily, on lui amène donc un brownie avec 22 bougies et un jeu de cartes en cadeau (c’est surtout pour marquer le coup car il faut tout porter… on fêtera ça dignement lors de notre prochaine étape en ville) ^^ Ensuite ça sera session poker (maintenant qu’on a des cartes…) et diner puis chacun dans sa tente à 19h30 car il commence à faire froid après tout on campe à 11000 pieds (3350 mètres).
[miles 756.5]
05/06
Neige et rivières
La nuit a été fraîche mais maintenant que je suis bien équipée ça ne m’a pas dérangé. À 4h du matin j’entends que ça remue à côté et effectivement 1h plus tard le groupe qui campait à côté part. Bon nous comme d’hab’ on est un poil plus long à démarrer on partira à 7h30 ^^
Aujourd’hui on doit faire 13 miles pour rejoindre le camp de base du mont Whitney (j’aime bien dire camp de base on dirait que je pars faire l’Everest!). La neige est bien gelée et recouvre entièrement le plateau, je chausse mes micro spikes. Ça croustille quand je marche j’adore ce bruit ! Très vite c’est de la descente alors bon on fait attention histoire de ne pas trop tomber… oui parce que malgré les précautions et l’équipement je me prendrais quelques bûches sur lesquelles je reviendrai…
C’est une loooongue descente qui nous attend et je ferai une première chute vers la fin. J’ai en fait glissé dans une descente, suis tombée, au continué à descendre la tête vers le bas et au dernier moment mon sac a amorti la chute et l’arrivée contre un gros rocher, Josh qui était à côté me rattrapera au vol pour que je m’arrête de glisser. Au final rien de grave juste un autre bleu à la fesse droite ^^
En bas on retrouve Anne Lise et Spider mais les trois autres sont introuvables. Ils étaient devant donc on devrait les revoir vite.
Sauf que très vite on se retrouve devant une de mes bête noire du PCT la traversée de rivière… et cette fois c’est pour de vrai, exit les petits ruisseaux on est en présence d’un monstre super puissant et profond. Certains tentent de la traverser à pied mais rebrousse chemin, trop de courant, trop profond (plus d’un mètre). On longe donc la rivière en s’éloignant du trail dans l’espoir de trouver un passage plus propice à la traversée ou en tout cas plus sécurisé. Un autre groupe nous appelle au loin ils ont trouvé un tronc d’arbre qui pourrait servir de pont. Et effectivement ils traversent mais comment dire le tronc est à 1m au dessus de l’eau qui défile à une puissance effrayante, le débit est vraiment impressionnant. Voilà qu’arrive mon tour est vraiment je suis effrayée, j’ai d’habitude pas mal d’équilibre mais le poids du sac me fait complètement perdre tous mes repères. J’avance à petits pas et très lentement, je perds plusieurs fois l’équilibre et doit m’arrêter pour me stabiliser. Je vois le courant juste en dessous et je me dis vraiment que ça ne se passera pas bien pour moi si je tombe.. c’est haut et l’eau a vraiment pas l’air sympa. Je finie quand même par arriver de l’autre côté mais je suis pas fière, cette épreuve m’a épuisée. Spider qui a déjà fait cette section nous dit qu’il n’y avait quasiment pas d’eau la dernière fois… ensuite pas de chance on se retrouve dans un champ qui s’avère en fait être un véritable marécage nous voilà donc les pieds trempés et plein de boue… et dire que je viens de me farcir le tronc débile pour pas me mouiller et je m’enfonce dans un marécage de 10cm deux minutes plus loin.. c’est un peu rageant je ne vous le cache pas ! Ce qui encore plus énervant c’est qu’on devra marcher dedans pendant presque un demi mile… le temps de bien imbiber les chaussures quoi… fin du champ détrempé on rejoint le trail et aussi Emily, Eike et Urs qui ont traversé aussi sur un tronc d’arbre mais n’ont pas eu à passer par l’étape marécages (ils sont partis vers la droite et nous la gauche visiblement à gauche c’était plus sec) et ont donc leurs chaussures intactes…
Ensuite c’est une montée qui tue de 3 miles, tellement que Anne Lise inventera un nouveau terme : « Sierra steep ». Voilà donc après le « PCT flat » on a le « Sierra steep » à traduire par le « Sierra raide » comprendre ça monte que t’as envie de t’arrêter au milieu du trail et te mettre en PLS ^^ j’exagère en vrai ça monte juste quoi… Bon sur la fin j’avoue que j’ai le coeur qui bat qu’il n’en peu plus et les poumons en feux surtout qu’il y a toujours beaucoup de neige et qu’on galère à suivre le trail. Ca sera d’ailleurs une thématique du jour : ne pas voir le trail recouvert par la neige on marchera donc dans la direction générale en le croisant de temps à autre.
Arrivés en haut on décide d’un commun accord de faire notre pause déjeuner…. même s’il est que 11h mais ça nous permettrait de faire sécher chaussures, chaussettes et tentes (qu’on a plié encore humides de condensation ce matin). La vue comme dans toute la Sierra est exceptionnelle.
1h plus tard les chaussures sont pas toutes à fait sèches mais il faut bien repartir 😉 on croise le groupe qui campait à côté de nous en train de déjeuner.
Ensuite ça sera très fatiguant est frustrant car la chaleur aidant la neige deviendra très molle (la neige elle est trop molle pour moi) donc ca s’enfonce, ça glisse, il faut une attention permanente là ou avant dans un trail typique on pouvait complètement laisser son esprit divaguer. On progresse hyper lentement, je commence à fatiguer sérieusement, mais bon il n’est que 14h et il reste bien 7-8 miles à faire !
De nouveau une descente et je vais effectuer ma deuxième cascade du jour… cette fois toujours en marchant dans la neige mais sur une pente en transversale cette fois je mets le pied près d’une pierre et je vais m’enfoncer jusqu’à la cuisse, me coincer le pied sous la pierre et tomber emporté par le poids de mon sac avec la tête en bas comme une tortue (pun intended) échouée totalement coincée… me voilà donc pendouillant retenue par ma jambe.. sympa ! Heureusement Anne Lise qui me suivait m’aidera à enlever mon sac et je pourrais me dégager assez facilement. Elle me fait quand même remarquer que heureusement que j’ai été retenue par la pierre car il y avait d’autres rochers qui attendais ma tête juste en dessous ^^ bref plus de peur que de mal et en vrai on a surtout bien rie (j’en ri d’ailleurs encore en écrivant ces lignes) car j’avais vraiment l’air bête coincée la tête en bas :D. On reprend la descente et c’est changement de méthode, plus de ski chaussures c’est un peu trop raide… du coup c’est luge sur les fesses, ça congèle un peu l’arrière train mais c’est d’une efficacité redoutable ! On rejoint le reste du groupe qui fait une pause ravitaillement en eau. Je fais pareil et reste bien au soleil pour essayer de sécher mes habits bien trempés à force de me rouler dans la neige !
On reprend, il reste 4 miles avant le camp de base.. mais que cette journée est longue, je suis fatiguée, je commence à avoir un peu de mal à avancer dans ce trail mixe de terre et gros monticules de neige qu’on doit escalader.. on longe une rivière qu’on devra traverser quelques mètres plus loin. Encore une fois en s’aidant d’un tronc d’arbre mort tombé au travers. Et encore une fois je ne suis pas à l’aise, j’ai peur de tomber et le courant et la profondeur sont tout aussi violent que la rivière précédent donc il est tout aussi risqué de tomber.. j’y arrive mais je manque vraiment de tomber en glissant sur l’écorce humide. Je déteste ça !
On perd de nouveau le trail qui est visiblement recouvert par la rivière d’habitude beaucoup moins large, on se retrouve donc à monter face à la pente dans la terre cette fois, ça change ! C’est Sierra steep mais ça ne durera pas longtemps ! On retrouve le trail qui remonte lui aussi.
On arrive dans une forêt ou se trouvent des dizaines de tentes… nous il nous reste 2,6 miles à parcourir pour atteindre le camp que l’on souhaite (Guitar lake camp l’un des plus près du bas du Mt Whitney pour avoir le moins de miles à parcourir demain matin avant l’ascension). Au même moment on croise Alex un français qu’on avait jamais rencontré qui revient justement de l’ascension du Mont Whitney. On discute beaucoup avec lui il est trop sympa et nous donne pas mal d’infos sur ce qui nous attend demain. Il nous dit déjà que c’est vraiment pas facile entre le dénivelé et les quantités de neige faut s’accrocher (je pâlis un peu moi qui déjà me demande si j’ai les capacités physiques de le faire). Il nous informe aussi que à partir de là ou on est c’est le dernier endroit où on peut camper le reste étant recouvert de neige trempée, il nous conseille de nous arrêter là pour la nuit, on comprend mieux pourquoi il y a autant de tentes ici… on devra donc parcourir 2,6 miles (fois deux) de plus demain… sinon il nous rassure (quand même) sur le chemin (dur physiquement mais praticable) et le niveau d’équipement (les micro spike suffisent et si on a un piolet c’est bien -j’ai les deux-). On discute encore un peu, il vient de Bordeaux et il fait de très grosses journées de marche mais est assez humble pour ne pas s’en vanter c’est assez agréable ! D’ailleurs il est 17h30 et il repart et veut faire 15 miles de plus pour arriver en ville demain… courageux ! C’était bien sympa de rencontrer un autre français, vu son rythme je ne pense pas le recroiser mais qui sait… 🙂 bonne route Alex !
On monte le camp, on dine et même si j’ai des doutes je décide de partir avec les autres tenter l’ascension demain. Le réveil est fixé à 4h, dommage cela sera trop tard pour profiter du lever de soleil comme beaucoup l’on fait les autres années mais Alex nous a bien dit que plus tôt c’était assez dangereux car le trail est pas mal recouvert de neige et que avant 4h c’est totalement gelé et vraiment pas prudent (je pense que beaucoup le feront et réussiront mais je ne suis déjà pas à l’aise). Bon de toute façon vu mon rythme en montée pas sure que j’arrive pour le lever même en partant à 2h du mat’ >< Tant pis je préfère déjà me concentrer sur l’ascension… 😉
Pendant qu’on dînait on entend un énorme grondement comme un orage et en levant les yeux on assiste en fait à une grosse avalanche au loin sur une des montagnes en face! Très impressionnant ! Et un peu flippant… bon je suis quand même rassurée car l’ascension de demain ne présente à priori pas ce genre de risque, ça reste un sentier fréquenté et monitoré. Mais bon c’est un petit rappel sur les dangers de la montagne. 😉
[miles 767]
06/06
Whitney !!!
Bon ça y est, Réveil à 4h et départ à 4h30 direction le mont Whitney. Le jeune homme s’élève à 14 505 pieds (4 400m) le camp se trouve à 10 739, le sommet à 7 miles de là… bref il va falloir monter un peu 😛
Mais grosse compensation : les sacs hyper légers !!!! Nous revenons au même camp par la même route ce soir on peut donc laisser tout ce dont on a pas besoin pour l’ascension et le retour. Je pars donc uniquement avec ma doudoune, mes micro spikes, 1,5 litre d’eau, 2 barres de céréales et mon piolet. Mais que ça change tout !! On ne sent même pas le sac, c’est vraiment le pied.
On attaque donc dans le noir aidés de nos lampes frontales, aujourd’hui nous ne sommes que 6, Emily est restée au camp. Au bout d’une trentaine de mètres la neige recouvre tout et on peine à trouver le trail. On aura en fait de grosses difficultés à naviguer entre la neige et le noir, on va pas mal galérer et faire quelques détours…
Très vite on doit traverser un petit ruisseau juste assez large pour que je me retrouve à sauter au maximum d’extension tel le logo Air Jordan.. bon en moins élégant… j’espère juste que le dit ruisseau ne grossira pas trop pour le retour car là j’étais au max… mais bon un problème à la fois.
La neige est gelée mais remplie de trous il faut un peu se concentrer. Au bout d’une heure ma lampe frontale tombe en panne… yeah ! Du coup je suis Eike de près pour voir où je vais. Bon c’est vraiment pas grave car très vite le soleil se lève et on peut voir où on va.
On fait un break au bout de 3 miles… je fatigue pour ma part déjà, il est tôt, pas mal de montées et la neige gelée ça use un peu… On attaque l’ascension mais comme le trail n’existe pas vraiment car recouvert on monte dans la pente histoire de bien se prendre le dénivelé dans les jambes. On a tous soit des crampons soit des micro spikes car quasi impossible de monter sans (ou alors en glissant pas mal). On voit des empreintes d’animaux dans la neige : les sabot d’une biche probablement et qui les suivent de grosses patounes de chat… un puma sans aucun doute… repose en paix petite biche 🙁
Au bout d’un mile on rejoint enfin le trail en terre et quasi plus de neige à l’horizon. C’est quand même bien plus simple ! Bon enfin simple pas tant que ça parce que ça reste la Sierra quand même ! Ça monte bien mais en switchback (lacet) donc ça se fait progressivement. Moi les 4 premiers miles dans la neige m’ont déjà bien calmé alors je marche trèees lentement et je fatigue très vite.
Le paysage est évidemment exceptionnel avec le lever de soleil sur le montagne et la neige qui recouvre tout.
J’ai un peu de difficulté à avancer car j’ai un peu la tête qui tourne (montée en altitude rapide plus respiration élevée à cause de l’effort), bref j’en bave un peu pour être honnête 🙂
Deux switchback sont coupés par d’énormes coulée de neige, on nous avait prévenu au camp : ne pas les traverser car trop instables il vaut mieux monter dans la pente. Nous voilà donc en train de quasi escalader car c’est rempli de rochers plus ou moins gros sur lesquels on se hisse plus ou moi facilement. Beaucoup de pierres se détachent quand on met le pied ou la main dessus, ça patine un peu. Mais bon c’est toujours mieux de jouer les bouquetins que d’être emporter dans la neige ^^
Je reprends mon ascension toujours au ralenti mais je progresse quand même ! J’essaye de prendre des photos mais mon téléphone s’éteint à cause du froid. Je n’ai pas sur moi (sac extra light) ma batterie pour le redémarrer.. c’est fini pour lui aujourd’hui… snif il paraît qu’au sommet on peut capter du réseau 🙁 mais consolation je pourrais quand même prendre des photos avec les téléphones des copains 🙂 Je continue de marcher et de monter.
Les rochers plat qui jonchent le trail sont assez glissant car remplis d’eau gelée de la fonte des neige bon et ajoutez à ça que mes chaussures arrivent en fin de vie donc je reste assez vigilante histoire de ne pas trébucher au bord du précipice ça serait ballot… surtout qu’il ne reste que 2 miles avant le sommet !
À un croisement de deux sentier je retrouve Les deux hollandais (Kris et Gnarl) avec qui j’avais commencé l’aventure avec Eike et que j’avais revu à Kennedy Meadows. C’est rigolo car on s’est finalement croisés à chaque grosse étape du PCT jusque là.
Encore 2 miles mais je me sens mieux physiquement, comme si j’avais passé un palier. Avant j’avais la tête qui tournait un peu et les oreilles qui sifflent avec l’impression qu’on m’appuyait sur les épaules et que ça rendait la marche difficile. Bref mieux vaut tard que jamais !
À environ 200 m du sommet on doit chausser les crampons et sortir les piolets car on se retrouve face à un pan recouvert de neige. Il va falloir monter face pente et la neige est encore bien consolidée. L’ascension est très dure et me demande de reprendre mon souffle assez souvent (mais je ne suis pas la seule tout le monde en bave pas mal). D’ailleurs le prochain qui descend et me dit « c’est bientôt fini ! » je lui mets une patate ! Non je suis pas aimable quand j’en bave (c’est pas vrai j’ai souris à chaque fois et remercié les gens).
Et enfin après quelques 5h d’ascension je l’ai fait me voilà au sommet du mont le plus élevé des USA (parmi les 48 états). Bref le toit des États Unis (Trump dirait du monde mais c’est parce qu’il oubli qu’il existe d’autres pays…). Je peux affirmer que rarement je n’avais été si heureuse et jamais je n’avais été aussi fière de moi. Je n’étais vraiment pas sûre d’y arriver et j’ai même pensé une ou deux fois ne pas le tenter. Au sommet c’est juste magique avec une vue à 360 degrés (forcément c’est le plus haut ^^) sur les chaînes de montagnes. On fait donc un break snack et eau et bien sûr des photos ! Et aussi on admire juste le paysage et on est content juste d’être là. Pour rappel le Mont Whitney ne fait pas parti du tracé du PCT il s’agit juste d’un extra que la plus part des Pctiste font car c’est vraiment très proche, bien que cette année beaucoup effrayés par les conditions climatiques (neige) aient préféré l’éviter.
Au bout d’une demi heure on décide de redescendre car la neige commence à fondre et on risque bien d’en baver dans la neige molle au retour. La re descente est évidemment bien plus simple, passée la partie technique dans la neige ça descend tout seul il suffit de suivre le trail le long du vide 🙂 seul les deux pan à escalader mais en descente sont un peu compliqués, déjà en montée c’est dur mais en descente face à la pente avec tous les cailloux et rocher qui descendent avec toi c’est pas gagné.
Arrivé en bas nous revoilà à chausser les crampons pour traverser 4 miles de neige molle, on s’enfonce, on glisse, c’est usant.. bon et aussi ça donnera lieu à pas mal de fou rires.
On est sifflé tout le long du chemin par… des marmottes ^^ qui sont perchées en nombre sur les rochers qui nous dominent. J’essaye d’avoir une discussion avec elles mais elles ne sont visiblement pas intéressées.
On rejoins le camp et Emily vers 14h30 après avoir ravitaillé en eau. On déjeune, fait sécher nos affaires bien humide à force de marcher (et tomber) dans la neige. Ce soir on reste là on doit traverser un rivière très proche, il nous faut donc y être tôt le matin pour que le débit soit le moins gros possible.
J’ai gravi le Mont Whitney aujourd’hui !!! Demain reprise du PCT 😉
07/06
Rivières et galères
Ce matin je me réveille tôt et en forme. Nous n’avons que 8 miles à faire pour nous rapprocher de Forester pass qu’il faut obligatoirement franchir tôt le matin pour avoir de la neige consolidée sous peine d’en baver trop en montée ou de tout simplement risque de glisse lors du passage sur la corniche. J’en dirais plus demain…
Me voilà partie avec les filles, les garçons traînent un peu derrière, assez tôt pour une fois ! Très vite on perd Emily devant qui marche très vite (elle n’a pas randonner hier elle a de l’énergie à revendre !). Je chausse quasi tout de suite les crampons car la neige est bien présente. Tellement qu’on va perdre le trail de vue très vite. Eike tombe assez lourdement et s’en sort avec un beau bleu..
Et là va commencer la galère dans la neige gelée qui glisse quand même, ça monte, ça descend c’est fatiguant. Et on doit sans arrêt regarder ou on est on se perd beaucoup car il est difficile de suivre même la direction générale du trail tellement tout est recouvert de monticule de neige, d’arbres couchés, de ruisseaux dû à la fonte des neige, de fossés… On fini par faire beaucoup de détours, bref on est un peu paumé. On a perdu aussi la trace d’Emily et de Eike… pas de trace des garçons non plus..
On perd une énièmes fois le trail et on se retrouve à descendre une pente couverte de neige (bon toute façon aujourd’hui c’était 90% de neige) totalement gelée. Alors que je descend en luge sur les fesses (très mauvaise idée) je dévie de ma trajectoire, prend de la vitesse et fonce vers un arbre… je passe sur une bosse et suis littéralement projeté en l’air et là poids du sac, loi de la physique ou que sais-je.. je me retrouve la tête en bas et je vais m’écraser dans le trou en dessous du fameux arbre. Je suis arrêtée par mon épaule qui rencontrera une des racines. Je suis complètement encastrée et coincée autour de l’arbre avec le poids de mon sac qui n’aide pas vraiment. Encore une fois c’est Anne Lise qui sera témoin de la scène (aura la délicatesse de vérifier que je vais bien avant de rire) m’aidera à me des incarcérer, ce qui mettra un peu de temps tellement on rigole. Bon au final j’ai de la chance je m’en sort avec quelques bleus et égratignures seulement. Seul blessé dans l’histoire mon bâtons de randonnée qui est complètement plié (fichtre je venais de le réparer !)… c’est vraiment embêtant surtout avec Forester demain. J’arrive quand même à l’utiliser mais c’est pas top… il m’en faudra des nouveaux. Autres victimes dans l’histoire mes sandales normalement accrochées à l’extérieur de mon sac qui ont dû se décrocher pendant la chute, je ne m’en rendrai compte qu’une heure plus tard… snif.
On fini par rejoindre la première rivière (il y en a trois aujourd’hui) qu’on doit traverser… il est tôt et pourtant la demoiselle est déjà très énervée : profonde avec un courant impressionnant. On longe en descendant et en montant et je fini par repéré un coin moins profond et le courant semble moins effrayant. On se lance habillée avec les chaussures au pied car pieds nus ou en sandales ça semble dangereux car pas assez stable.. Est-il nécessaire de signaler que l’eau de cette rivière de montagne entourée de neige est gelée ? Parce que c’est le cas, ça coupe le souffle mais finalement ça passe assez inaperçu tellement le courant est violent. Je suis littéralement propulsée sur le côté, j’ai de l’eau jusqu’en haut des cuisses je dois vraiment lutter pour ne pas être emportée ! Heureusement ce n’est pas très large mais je m’en sort avec une belle peur… Dès qu’on sort de l’eau le froid est saisissant il faut continuer d’avancer pour se réchauffer un peu. On aperçoit les autres de l’autre côté ! On leur explique par où on est passé et ils nous rejoignent. On fait un break de 10 minutes pour essorer les chaussettes car ça ne sert à rien de les changer ou les faire sécher comme nos chaussures sont trempées aussi et de toute façon on a d’autres rivières à traverser aujourd’hui et pas mal de neige dans laquelle patauger.
On reprend la route, enfin la mauvaise car on loupe un panneau semi enterré dans la neige… on galère toujours autant et en plus il est bientôt 10h et la neige se transforme en soupe, on s’enfonce déjà pas mal. On ne progresse quasiment pas… depuis ce matin on a fait que 4 miles !
Deuxième rivière en vue… euh… impressionnante… premier constat on ne pourra pas traverser à pied, le courant est trop fort, l’eau trop profonde. Il y a de la neige en corniche si bien qu’on ne sait pas vraiment jusqu’où on peut s’approcher du bord sans que tout le pan de neige se détache. On descend on monte le cours d’eau à la recherche d’un passage mais rien n’y fait. Il est très tard 11h et le débit dû à la fonte des neige est trop fort. Seule solution pour passer : un pont de neige qui passe quasiment de l’autre côté et reste 2 bons mètres à sauter… problème on ne sait pas vraiment si le pont de neige ne va pas s’écrouler sous notre poids et le saut à la fin semble bien large. On jette de grosse pierres pour tester la solidité du pont. Ça ne casse pas… Spider se lance il réussi. Josh suit. Ensuite chacun notre tour on doit lancer nos sac et sauter le plus près possible du bord pour nous faire rattraper par les garçons et éviter d’être emporté par la courant. C’est absolument effrayant. Je sais à quel point une rivière en cru peut être dangereuse et vraiment je réalise que tout cela est beaucoup trop risqué !
Épuisés on fait une pause déjeuner durant laquelle on essayera de faire un peu sécher habits, chaussures et chaussettes. Il nous reste 4 miles et la neige et vraiment difficile, ça enfonce et en plus les deux premiers miles c’est de la montée… bon et en suite du plat ce qui n’est pas beaucoup mieux quand tu t’enfonce ou glisse à chaque pas (le fameux postholing).
La troisième rivière se profile à l’horizon ou tout du moins on l’entend de loin… rien qu’au bruit cela s’annonce terrorisant… on a de toute façon plus ou moins décidé de ne tenter la traversée que si vraiment on a un passage sinon on campera à côté et on tentera le matin ou le début est supposé moins fort. Très vite on repère la même configuration que la précédente un pont de neige et un saut à la fin… on refait pareil.. Urs passe le premier ça sera le receveur de nos sacs qu’on lui lance et de nous pour nous aider à ne pas tomber à l’eau. Sauf que cette fois le pont est très peu épais et j’ai vraiment peur que cela s’effondre quand je serai dessus. Emily saute Urs la rattrape au vol et la tire vers le bord et la corniche de neige sur laquelle elle avait posée le pied se casse et part dans la rivière. Et m…. bon bah pas le choix il va falloir sauter plus loin, Urs me dit de prendre de l’élan de courir et sauter… oui sauf que je suis sur un pont de neige qui menace de s’écrouler donc j’ai un peu de mal. Après pas mal d’hésitation je me lance et Urs m’attrape la main et me donne l’impulsion pour ne pas tomber à l’eau. Je suis passée ! Mais vraiment là c’était trop limite. On fini tous avec la même conclusion on ne peut pas continuer à risquer de nous blesser ou pire dans ces rivières. Il y a trop d’eau c’est trop dangereux, surtout que les futures à venir dans les jours suivants sont supposées être deux fois plus grosses…
On repart tout de suite après car on a hâte d’en termine avec cette journée ! Quelques centaines de mètres plus loin on s’arrête, pas de coin sans neige… pas le choix on établit le camp sur la neige.. c’est évidemment faisable mais il va faire froid et c’est pas hyper agréable avouons-le.
On dine très tôt car on est tous épuisés et on décide de partir à 4h30 le lendemain pour essayer d’arriver le plus tôt possible à Forester Pass.
Seulement 8 miles aujourd’hui et pas mal de frayeurs et galère. Décidément la Sierra est véritablement une section épuisante et dangereuse. Tellement qu’on décide de re discuter de notre stratégie lorsque nous serons en ville dans deux jours car tous sommes d’accord qu’aujourd’hui la traversée des rivières était bien trop dangereuse nous ne souhaitons pas nous remettre en danger comme cela à l’avenir.
08/06
Réveil à 3h30, aujourd’hui on s’attaque à du lourd : le point le plus haut du PCT aka Forester Pass aka un des passages redouté cette année, the endroit dont tout le monde parle.
Forester Pass c’est donc le point le plus haut du PCT (13153 pieds) moins que le Mont Whitney mais ce dernier ne fait pas parti du tracé officiel. C’est aussi un des passage les plus redoutés de part le dénivelé mais surtout la technicité en cas de neige comme cette année. Ce pass, sorte de corniche on en entend parler depuis des mois et cela fait peu de temps qu’il a pu être franchi. La montée pour y accéder est également couverte de neige bref on va se régaler 😀
Le réveil est pour du moins frais puisque pour rappel on a campé
sur la neige et en fait nos tentes ultra light ne sont pas forcément faites pour ça… je me réveille avec du givre sur et dans la tente… sympa. Dehors il fait un froid glacial et tout est compliqué : ouvrir sa bear canister pour tenter de se faire un café (qui gèlera le temps que j’aille faire pipi), retirer les sardine de sa tente du sol gelé, boire de l’eau (gelée également), sortir de son sac se couchage et mettre ses chaussures qui n’ont pas séchée de la veille et qui sont donc congelées comme les chaussettes d’ailleurs… bref camper dans la neige c’est tout pourri. Quand tu souffle c’est pas de la fumée blanche qui sort mais des cristaux de givre… avantage tout le monde est prêt super vite pour marcher car c’est bien la seule solution pour se réchauffer un peu !
On attaque donc de nuit à la frontale, c’est quasi la pleine lune donc on voit quand même assez bien. La neige est gelée, ça croustille sous les pieds mais ça monte est le froid pique un peu. Bien qu’on est un peu tous du mal on avance assez vite et on profite aussi d’un magnifique lever de soleil sur les montagnes… juste magique !
Tout est recouvert de neige et il y en a une belle épaisseur, ce qui confirme ce qu’on a entendu sur ce passage : ici pas de trail, pas de switchbacks, pas de montée en douceur… je me trouve un rythme certes très lent (ma copine Loraine appellerai ça un « rythme de mamy ») qui me va très bien car je ne m’essouffle pas (trop). Je pense aussi à mes cours de guitare alors j’essaye de marcher quatre pas sur un temps… je compte dans ma tête ça m’évite de penser que je suis fatiguée ^^
On arrive au pied du mur pour ainsi dire… on est en bas de la montagne et on voit le fameux pass tout en haut et c’est très très raide. Vu d’en bas ça me semble tout bonnement impossible de monter cela face pente. Et pourtant on se lance tous, on monte doucement, on prend des pauses. On a la chance de suivre le tracé de quelqu’un qui a sans doute fait le trail en fin de matinée ou après midi la veille dans la neige molle donc, on a alors à disposition comme un escalier gelé qu’on suit religieusement tellement c’est raide et gelé. Moi plus que la peur de glisser et me faire mal j’ai surtout peur de glisser et devoir remonter ! C’est quand même une très longue montée, c’est très physique.
Finalement bien plus que Whitney et son trail en pierre et ses lacets.
À mi montée on arrive sur un mur de rochers qu’on doit escalader (comme pour Whitney). C’est toujours très impressionnant car quasi vertical et avec des pierres qui glissent dès que vous posez le pied dessus. Et Emily va totalement se surpasser car elle était terrorisée et pourtant elle a fini par vaincre sa peur et monter jusqu’au palier du dessus. C’était très chouette à vivre avec elle (surtout qu’elle était très calme -pas hystérique quoi- juste flippée).
Surprise pour le palier du dessus on retrouve le trail ! Bon ça ne dure que deux switchbacks mais ça nous donne un aperçu de ce que cela peut donner les années avec moins de neige.. on est un peu envieux ^^ Très vite le trail disparaît coupé et recouvert par une coulée de neige d’une vingtaine de mètres. Là c’est le moment un peu technique où il faut bien de concentrer. La neige est encore gelée il s’agit donc d’assurer ses pas et de ne pas glisser (chute probablement mortelle). On a tous soit des crampons soit des micro spikes et piolet. Je m’aide du piolet en sécurité en le plantant sur le bord de la paroi. Ça se fait assez vite, je fais juste une pause au milieu pendant une rafale de vent. Et de l’autre côté plus que quelques mètres de montée sur du trail s’il vous plait et on atteint le sommet !
On admire la vue, prend quelques photos. On aura donc mis moins de 3h pour monter depuis le camp, un très bon score pour nous vu la quantité de neige et le manque de tracé !
Il fait super froid en haut alors on redescend de l’autre côté. Et ça va être très long car on ne peut pas trop se laisser glisser en luge car la neige est trop dure et ça fait mal… certains y ont même laissé un coccyx la veille… bref on fera 2-3 miles au pas de courses pour profiter de l’heure encore matinale (8h30) et de la neige encore compacte.
Ensuite c’est pause déjeuner, tout le monde est mort de faim et épuisé, puis reprise de la marche à 11h… encore une fois plus il est tôt plus facile à marcher est la neige. Mais déjà on voit la différence… ça glisse ça enfonce..
on devra traverser 3 rivières, 2 petites et une grande mais pas de frayeur cette fois ci : les deux petites bénéficiaient de pont de neige et la grande avait un passage pas trop profond (en dessous des genoux) et pas trop de courant. On hésite donc pas à la traverser.. seul contrariété les chaussures mouillées (il y avait plein de cailloux coupant et pierres donc mieux valait ne pas y aller pieds nus). Bon pour moi c’est pas trop un problème car mes chaussures n’ont pas vraiment encore séchées le de la veille…
Ensuite c’est 1,5 miles de montée bien raide histoire de boucler la journée en beauté. Je croise deux biches à quelques mètres de moi qui ne seront pas du tout effrayées je pourrai donc rester les observer pendant plusieurs minutes… on s’en lasse pas !
En haut c’est toujours que de la neige partout on se résigne donc à passer notre deuxième nuit dans la neige… de toute façon après ça continue de monter en altitude donc peu de chance de trouver des coins plats et secs.. bon et puis tout le monde est fatigué aussi moi la première !
Demain il nous reste 7 miles en dehors du PCT pour profiter d’un repos bien mérité dans la ville de Bishop. On ne rêve que de ça depuis deux jours, on a même fait une liste de ce qu’on veut y faire (indice ça implique des burgers, de la bière, du billard, des douches et des films…).
[miles 788.5]
Walking Olive
Mega bravos pour cette première partie.
J’ai eu toutes les sensations et les émotions de lire tes ascensions de Whitney et Forrester. A voir les photos, on a eu une expérience très proche, à part les rivières qui sont déjà bien fougueuses pour vous en sierra de sud.
Pour la sécurité, prenez une petite corde de 15m. C’est super rassurant pour les traversées de torrent, Di vous devez passer à gué. Et ça pèse pas grand chose. Bravo et enjoy les cols suivants! Rendez vous à VVR!
Roxane
Félicitations pour l’ascension du Mont Whitney !! Ca claque !!! Bravo et merci encore de ce super blog que j’ai tant plaisir à lire…
liegeois
Changement total de décor qui est magnifique. Merci pour les photos. Je suis fière de voir comment vous escaladez les montagnes et passez les rivières gelées avec beaucoup de courage et de persévérance. C’est une expérience dure mais formidable qui vous amène chaque fois dans un endroit où vous trouvez réconfort et plaisir.
Lucie nous partons comme d’habitude 6 semaines au Lavandou et là je ne pourrai peut être pas te lire mais je verrai en rentrant
Grosses bises et bonne continuation
LIEGEOIS
Je mange tes mots avec un plaisir énorme. Bon courage Lucie! Ray.